Sans doute plus que jamais, la guerre menace entre les États-Unis et la Corée du Nord. Lundi, c'est le ministre nord-coréen des Affaires étrangères qui a une nouvelle fois jeté de l'huile sur le feu dans les relations entre les deux pays. « Le monde entier doit se rappeler clairement que ce sont les États-Unis qui ont en premier déclaré la guerre à notre pays », a lancé Ri Yong-ho. Il a ainsi fait référence au tweet de Donald Trump datant de dimanche. Le président des États-Unis expliquait que les actuels dirigeants de la Corée du Nord « n'en avaient plus pour longtemps ».
Dans son premier discours à l'ONU mardi dernier, Trump avait également averti que si les États-Unis et ses alliés étaient attaqués, il « détruirait complètement » la Corée du Nord. « Le week-end dernier, Trump a affirmé que notre leadership ne durera plus longtemps et, par conséquent, il a déclaré la guerre à notre pays », a ajouté le ministre nord-coréen des Affaires étrangères, en s'adressant aux journalistes présents devant l'assemblée générale de l'ONU, à New York. « Étant donné que cela venait de quelqu'un qui occupe le siège de la présidence américaine, c'est clairement une déclaration de guerre ».
Les USA ne jouent pas l'apaisement
Les États-Unis ont nié avoir lancé la moindre déclaration de guerre mais ont averti qu'ils disposaient d'options militaires si la Corée du Nord prenait de nouvelles mesures « provocatrices ».
La menace de Ri Yong-ho est intervenue après une semaine où les tensions entre les États-Unis et la Corée du Nord se sont rapidement intensifiées, avec un échange d'insultes entre Trump et Kim Jong-un. Cela a abouti au tweet de Donald Trump, mais aussi à une sortie d'US B- 1B bombardiers lourds, escortés par des avions de combat au large de la côte nord-coréenne.
C'est la première fois que les avions de guerre américains ont volé au nord de la zone démilitarisée qui sépare la Corée du Nord et du Sud depuis la guerre de 1950. Techniquement, les États-Unis et la Corée du Nord sont toujours en conflit, puisqu'il n'existe pas de traité de paix entre les deux pays, seulement un armistice de l'ONU en vigueur depuis 1953.
La Corée du Nord revendique son espace aérien national à plus de 50 milles de son littoral, tandis que les États-Unis ne reconnaissent que la norme internationale de 12 milles marins. Il n'est pas clair que les Américains aient vraiment pénétré la côte nord-coréenne.
Un armistice depuis 1953 entre la Corée du Nord et les USA
Ce n'est pas la première fois que le régime de Pyongyang a accusé les États-Unis de déclarer la guerre à la Corée du Nord. La dernière fois, le pays asiatique avait abattu des avions américains : un avion de surveillance de la marine en 1969, tuant 31 soldats, et un hélicoptère de l'armée en 1994, tuant un pilote. Cependant, de l'avis des différents experts, les risques de guerre sont aujourd'hui beaucoup plus importants qu'à l'époque.
Depuis ces dates, la Corée du Nord a développé et testé une ogive nucléaire, probablement une bombe à hydrogène, et des missiles à longue portée. Si le risque de guerre est aussi imminent, c'est en raison de la personnalité des deux chefs d’États. Donald Trump et Kim Jong-un ne sont pas vraiment adeptes de la diplomatie et semblent avoir fait de cette question une affaire personnelle. De fait, aucun des deux hommes ne veut paraître plus faible que son opposant, donnant lieu à une véritable surenchère verbale entre Trump et Kim. De verbal, le conflit entre les deux hommes pourrait donc très bientôt devenir militaire. Il ne reste désormais plus qu'à attendre le prochain épisode de l'escalade actuellement en cours entre les États-Unis et la Corée du Nord.