En visite dans le Golfe persique, le président français Emmanuel Macron s’est inquiété de l’escalade des tensions dans la région due essentiellement aux activités déstabilisatrices du régime en Iran.

Un communiqué publié le 10 novembre par l’Elysée précise que dans son entretien avec le prince Mohamed ben Salman d’Arabie Saoudite, les deux dirigeants « ont échangé sur l’importance de préserver la stabilité de la région, lutter contre le terrorisme et surtout travailler à la paix ».

Emmanuel Macron a par ailleurs condamné le tir d’un missile iranien par les milices yéménites sur la capitale de l’Arabie saoudite.

Si le missile a été intercepté, le ton est monté d’un cran entre Téhéran et Ryad. Ce dernier a accusé Téhéran, qui soutient financièrement et militairement les milices chiites extrémistes Houtites, d’être l’auteur de cette « agression militaire ».

L’agence Reuters a cité le président Macron, affirmant que « le missile tiré depuis le Yémen, qui est manifestement un missile iranien, montre la force de l’activité balistique et leur activité dans toute la région sur le plan balistique est aujourd’hui extrêmement préoccupante ».

Un autre point de tension avec l’Iran concerne son activité déstabilisatrice au Liban. Le Premier ministre Saad Hariri, dont le père Rafic Hariri avait été tué en février 2005 dans un attentat perpétré par le Hezbollah, affilié à l’Iran, a récemment démissionné.

Il a accusé l’Iran de chercher à dominer le Liban à travers le groupe extrémiste chiite.

« Le président Emmanuel Macron a rappelé l’importance que la France attache à la stabilité, la sécurité, la souveraineté et l’intégrité du Liban », a affirmé un communiqué publié par le gouvernement français.

Le jeune président français a exprimé à Dubaï la nécessité d’ouvrir des discussions sur le programme de missiles balistiques de Téhéran et sur la stratégie régionale du régime islamiste au pouvoir en Iran.

Iran: Un régime problématique

Se basant sur des sources au sein du gouvernement français, le quotidien Le Monde écrivait le 29 août dernier qu’ « à Paris on ne se fait pas d’illusion et on reconnaît volontiers que la République islamique reste un ‘partenaire problématique’ en raison de sa politique de déstabilisation régionale en Syrie et au Liban, comme pour son soutien au terrorisme, ainsi que pour son programme balistique sans même parler des atteintes aux droits de l’homme. »

Face à l’escalade des crises dans la région, dans lesquelles Téhéran et son armée des pasdaran jouent un rôle, une réaction décisive semble inéluctable.

Les Pasdaran, qui auraient mobilisé quelques 70 000 miliciens et mercenaires afghans, irakiens, libanais et pakistanais, actifs en Syrie, au Yémen, en Irak et au Liban, cherchent à dominer la région jusqu’aux côtes méditerranéennes. Leur but est de créer un « axe chiite de résistance », ce qui risque d’entrainer les pays de la région dans un cycle destructeur de conflits imprévisibles.

L’armée des pasdaran du régime iranien, qui a un rôle néfaste en Syrie, Irak, Yémen, Bahreïn, Liban, a récemment été inscrite sur la liste des entités terroristes par le Département du Trésor des Etats-Unis.

Les opposants iraniens ont appelé à plus de fermeté vis-à-vis du régime théocratique. Maryam Radjavi, présidente du Conseil national de la Résistance iranienne, a déclaré dans un communiqué que « si les pasdaran avaient été reconnus plus tôt comme entité terroriste et traités en conséquence, la situation dans la région en général et en Irak, en Syrie, au Liban, au Yémen et en Afghanistan aurait été totalement différente. Il est temps de sanctionner immédiatement tous les individus, entités, institutions et sociétés affiliées aux pasdaran et leurs contreparties commerciales. »