Les Iraniens ont boudé massivement les législatives qui se sont tenues vendredi dans un pays avec un régime largement contesté. Le rejet électoral va attiser les querelles intestines de l’élite au pouvoir et aggraver l'impasse dans laquelle il se trouve. Les observateurs estiment que cela va aussi accélérer la fin d’un régime. Les opposants iraniens, comme l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), avaient encouragé leurs compatriotes à boycotter les élections afin de manifester leur opposition au pouvoir corrompu et montrer leur désir de changement de régime.

Des résultats truqués

Le Guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, tentera toutefois de manipuler le résultat des élections pour se donner l’apparence d’une légitimité qu’il n’a pas. Il cherchera donc à truquer le résultat des élections, comme il le fait à chaque fois à travers l’habituel « ingénierie électorale ». Il entend assoir sa mainmise sur un régime fortement déstabilisé depuis les révoltes populaires de novembre dernier.

Il avait au préalable disqualifié tous les candidats qui ne suivaient pas sa ligne radicale. En effet, le dictateur iranien avait chargé le Conseil des gardiens de rejeter les candidatures de nombreuses personnes de la faction dite réformiste, dirigée par le président du régime Hassan Rohani.

Étant donné que tous les candidats iraniens doivent prêter serment de loyauté à Khamenei sans quoi ils sont écartés, il n’y a pas d’espoir de réforme qui viendrait de l’intérieur du régime. C’est ce qui a incité les opposants, dont la force la plus organisée est l’organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran (OMPI), à appeler la jeunesse iranienne à s’organiser en vue du renversement de la dictature des mollahs qui sévit depuis plus de quarante ans.

La chef de l'opposition iranienne, Maryam Radjavi, a déclaré que c'était un devoir patriotique que de boycotter la farce électorale d’un régime qui a tué plus de 1500 manifestants en novembre dernier en Iran.

« Renverser un régime corrompu »

Les observateurs soulignent que l'activisme est en forte hausse en Iran où le peuple aspire à renverser un « régime corrompu et criminel ».

Un habitant de Téhéran, identifié comme Kaveh pour raison de sécurité, a déclaré que « le peuple est impatient pour se débarrasser des mollahs qui ont mené le pays au bord du gouffre ».

Via un message texte, Kaveh a déclaré : « Les élections sont utiles pour une population qui se fie aux processus démocratiques pour élire un gouvernement démocratique. Mais étant donné le caractère dictatorial du pouvoir iranien, le peuple n'a pas confiance dans le processus démocratique et rejette le régime. »

Qu'il réussisse ou non à se maintenir au pouvoir pour encore quelques temps par la répression, la chute du régime n’est qu’une question de temps. Les unités de résistance de l’OMPI organisent déjà leurs réseaux en vue de l’insurrection finale. La communauté internationale doit condamner les exactions du régime contre sa population et se tenir aux côtés des aspirations de liberté de ce grand peuple.