L'ONU a donc décidé d'opter pour la fermeté envers la Corée du Nord, faute de diplomatie. En effet, le conseil de sécurité de l'ONU a approuvé à l'unanimité de nouvelles sanctions sévères contre la Corée du Nord. Des sanctions qui font suite au dernier lancement d'un missile balistique qui, selon Pyongyang, est capable d'atteindre n'importe quelle cible sur le continent américain. Les nouvelles sanctions approuvées dans la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU comprennent des limites nettement plus basses pour les importations de pétrole de la Corée du Nord, le retour de tous les Nord-Coréens travaillant à l'étranger et une répression contre les trafics de charbon et de pétrole.

Cependant, cette résolution de l'ONU n'inclut pas encore les mesures les plus sévères, à savoir l'interdiction de toute importation de pétrole, mais aussi le gel des actifs internationaux de Kim Jong-un et de l'ensemble de l'Etat nord-coréen. La résolution actuelle, rédigée par les États-Unis et négociée avec la Chine, a suscité des critiques de la part de la Russie, qui n'aurait pas eu le temps d'examiner le texte voté à l'unanimité. Parmi les modifications effectuées par les USA et faisant controverse, le délai de retour des travailleurs nord-coréens, qui est passé de 12 mois à 24 mois.

L'économie de la Corée du Nord gravement touchée ?

La résolution qui a été adoptée plafonne ainsi les importations de pétrole brut par la Corée du Nord à 4 millions de barils par an.

Les importations de produits pétroliers raffinés, y compris le diesel et le kérosène, sont eux limités à 500 000 barils par an. Jusque-là, le conseil de sécurité de l'ONU accordait 2 millions de barils par an de produits raffinées à la Corée du Nord. Une sévère réduction qui pourrait mettre un sérieux coup de frein à l'économie et à l'industrie nord-coréenne.

Les nouvelles sanctions interdisent également l'exportation de produits alimentaires, de machines, d'équipements électriques, de terre et de pierres, de bois et de navires en provenance de la Corée du Nord. Enfin, il est désormais également interdit à tous les pays d'exporter des équipements industriels, des machines, des véhicules de transport et des métaux industriels vers le pays.

Autant de restrictions qui font suite au test, par la Corée du Nord, de son missile balistique intercontinental le plus puissant. Un test datant du 29 novembre dernier et qui fait craindre à l'ONU une possible attaque de Pyongyang directement sur le sol américain.

La Corée du Nord répond aux Etats-Unis

François Delattre, ambassadeur de la France à l'ONU, a assuré que « nous croyons que la pression maximale est aujourd'hui notre meilleur levier pour une solution politique et diplomatique demain ». Une position sur laquelle sont alignées les Etats-Unis. En effet, ces dernières semaines, notamment lors de sa tournée asiatique, Donald Trump n'a pas exclu l’idée de mettre un maximum de pression sur la Corée du Nord afin de parvenir à une solution diplomatique avec Kim Jong-un.Un C'est dans cet état d'esprit que le conseil de sécurité de l'ONU a adopté ces nouvelles sanctions.

De son côté, la Corée du Nord s'en est surtout pris à la nouvelle stratégie de sécurité américaine. Un rapport sur cette stratégie a ainsi été commenté par le porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères en ces termes : « c'est un document criminel qui reflète clairement la nature de gangster de Trump qui aime semer le trouble ». Des mots forts qui montrent bien que la tension entre les Etats-Unis et la Corée du Nord n'est pas prête de retomber. Et qu'une potentielle solution diplomatique entre les deux pays s’éloigne de plus en plus...