Interdit dans tout le pays, l'avortement est passible d'une peine de prison et est considéré comme un homicide. Pourtant, de nombreuses Femmes subissent les mêmes condamnations lorsqu'elles sont victimes d'une fausse couche. C'est le cas de Teodora del Carmen Vasquez qui a fait appel contre cette décision de justice ce mercredi 13 décembre.

Des faits reniés

La salvadorienne a été déclarée coupable d'homicide en 2008, après avoir accouché d'un bébé mort-né en juillet 2017 dans les toilettes de son lieu de travail. Ayant contacté les urgences et sans réponse de leur part, une hémorragie s'est déclenchée et a provoqué la naissance d'un enfant mort-né.

La police, avertie par un employé de l'établissement, l'a rapidement arrêtée alors que celle-ci était encore inconsciente.

Malgré son explication des faits devant la justice en 2008, Teodora del Carmen Vasquez a été condamnée à 30 ans de prison. Et c'est après avoir passé 10 ans de peine derrière les barreaux que la jeune femme a décidé de faire appel, soutenue par des associations internationales. Cependant le verdict est resté inchangé : rejetant totalement son discours, la représentante du parquet a déclaré qu'elle avait provoqué sa fausse couche de façon intentionnelle dans le but d'avorter.

Un choc, pour une personne n'ayant commis aucun crime.

Une loi qui pose problème

Dans ce pays où les lois anti-avortement comptent parmi les plus strictes du monde, entre deux et huit ans de peine sont prévus pour une femme ayant avorté, et 30 à 50 ans de prison pour les cas "d'homicides aggravé" comme celui de Teodora del Carmen Vasquez.

Amnesty International, l'association soutenant la jeune femme, a publié sa réaction sur son site internet : "Au lieu de punir Teodora Vázquez parce que c’est une femme, les autorités du Salvador doivent revoir de toute urgence leur loi scandaleuse interdisant l’avortement et prendre des mesures immédiates pour l’abroger". Il semblerait néanmoins que le Parlement du pays soit en train de réfléchir sur un projet de loi dépénalisant l'avortement en cas "de viol, danger de mort pour la mère ou de foetus non-viable", selon Ouest France.

Mais est-ce que cette loi verra vraiment le jour ? La question reste en suspens. En attendant, ses proches et quelques citoyens scandalisés continuent de lever leurs voix pour défendre ce genre d'injustice. Mais Teodora del Carmen Vasquez, comme bien d'autres femmes au Salvador, devront passer les fêtes de fin d'année loin de leur famille.

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