Alors que l'intervention dans la zone d'Afrine contre les milices kurdes continue, le président Erdogan s'est laissé aller à quelques paroles choquantes auprès d'une fillette venue le retrouver sur scène, samedi, lors d'un congrès du Parti de la justice et du développement (AKP) au sud de Gaziantep, ville proche de la frontière syrienne. Durant son discours, le président turc a d'abord rappelé que les hommes ayant fini leur service militaire peuvent toujours être mobilisés au combat si la situation l'exige, maintenant une mainmise forte sur les combats en cours en zone syrienne.

Vient le moment où le président invite une fillette à le rejoindre sur scène, elle porte un uniforme militaire complet porté par les forces spéciales turques. Face à l'émotion d'être en face de son dirigeant, la jeune fille ne peut retenir ses larmes, jusqu'à ce qu'Erdogan déclare : "Si elle meurt en martyre, ils lui poseront un drapeau" avant de conclure "Elle est prête à tout, n'est-ce pas ?".

Quelle(s) suite(s) à cet incident ?

Ces propos, indécents, n'ont pas manqué d'être critiqués par le Parti démocratique des peuples (HDP), parti pro-Kurde qui s'oppose à l'opération militaire en cours organisée par Ankara. Sur Twitter, le parti adressa des messages défendant une position pacifique : "L'état d'esprit qui abuse des enfants en leur promettant la mort va perdre. Nous allons gagner la lutte pour la vie libre et heureuse des enfants !".

Cette opposition d'opinion vient alimenter la division entre l'armée turque et les milices kurdes, qu'Erdogan qualifie de "terroristes".

L'opération Rameau d'olivier, en cours depuis le 20 Janvier à Afrine, région syrienne, est une opération d'envergure orchestrée par l'armée turque afin de lutter contre les milices pro-Kurdes, très présentes dans la zone.

En effet, les Unité de protection du peuple kurde (YPG) contrôlent cette région et maintiennent une position politique qui va à l'encontre de celle de Recep Tayyip Erdogan. Damas, capitale syrienne, a quant à elle reproché aux Turcs de violer l'espace syrien pour ses opérations sur le territoire d'Afrine, partie intégrante de la Syrie.

Moscou a lui agi en intermédiaire, en affirmant qu'il fallait garantir à la Syrie son intégrité territoriale.

Alors que la Ghouta Orientale fait toujours face à des bombardements incessants sans signe de trêve possible, la situation en Syrie est aujourd'hui encore très complexe, vis-à-vis des différents intervenants et des difficultés pour garder les zones de Conflit du pays sous un cessez-le-feu, même temporaire.