Lors de son premier discours mardi face au Parlement européen, Emmanuel Macron a rappelé l'ambitieuse vision qu'il nourrit depuis des mois pour la vie démocratique du continent... Une approche pour une Europe souveraine contestée par des voix porteuses d'une certaine forme de conservatisme et de nationalisme.

Il faut dire que l'Europe reste l'un des axes majeurs de la philosophie du président de la République qui se sera montré combatif au moment de s'exprimer devant les eurodéputés. Un temps fort où le Chef d'État français s'est posé en réformateur d'un système européen en manque de propositions.

C'est d'ailleurs avec impatience qu'Emmanuel Macron a fait entendre qu'il était temps de passer à l'action après des mois de statut quo insoutenables.

Le couple franco-allemand mis en cause

Devant les quelques 700 parlementaires réunis face à lui, le président Macron n'aura cessé de marteler la nécessité pour l'Europe et ses membres de préserver son modèle démocratique, loin des tentations autoritaires qui s'invitent en son sein. Et s'il entend répondre à la colère des peuples européens, il souhaite que cela se fasse au travers d'un véritable projet.

Seul problème, certains politiques, dont le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dénonce une approche de Macron trop axée sur l'idée d'un couple franco-allemand tirant l'Europe.

Plus de considération lui est donc demandé de la part des vingt-sept.

Des consultations citoyennes approuvées

Le président français a appelé le parlement européen à faire vivre la démocratie et redonner envie d'Europe aux citoyens. Des consultations citoyennes ont été lancées ce mardi en France depuis l'Epinal par Macron. Un point où il sera suivi par ses homologues européens.

L'objectif, c'est de pouvoir apporter des réponses concrètes avant les élections européennes du printemps 2019 sur les questions de sécurité, de défense, d'économie, de commerce, d'énergie, de numérique, mais aussi de culture.

Une contribution pour l'intégration des réfugiés

Avec l'immigration au cœur des tensions en Europe, Emmanuel Macron a souhaité proposer la mise en place d'un « programme européen qui soutienne directement les collectivités locales qui accueillent et intègrent les réfugiés ».

Le président français n'a pas manqué de dénoncer le risque d'une paralysie européenne. Pas de retour aux « égoïsmes nationaux » avec ceux qui prétendent qu'« on ne doit pas hâter le pas ». Paris n'entend pas céder à ceux qui ne proposent rien, au risque de faire une Europe à plusieurs vitesses.

Une fronde qui monte chez les 27

Bien que Mme Merkel assure que des avancées seront faites avec Paris d'ici au mois de juin, à Berlin les avis sont partagés. D'un autre côté, ce sont deux fronts qui ont commencé à clairement s'installer chez certains petits pays européens depuis quelques semaines.

Le Néerlandais Mark Rutte est déterminé à faire oublier à Emmanuel Macron ses rêves de grandeur avec une opposition farouche à toute idée de transfert d'argent entre les plus vertueux des membres de l'UE et les autres.

Pour son part, le Luxembourg de Xavier Bettel répète qu'il ne souhaite pas toucher à la taxation du chiffre d'affaires réalisé par les géants du numérique dans chaque Etat européen.