Le temps de la paix est-il arrivé pour la Corée du Nord ? La Corée du Nord a annoncé qu'elle mettrait fin à ses essais d'armes nucléaires et de missiles balistiques intercontinentaux, et fermerait son site d'essais nucléaires, tout cela en marge d'une rencontre très attendue entre son dirigeant, Kim Jong-Un, et Donald Trump. Les suspensions sont entrées en vigueur samedi, selon l'agence de presse officielle KCNA. Le président américain a salué la nouvelle dans un tweet: « C'est une très bonne nouvelle pour la Corée du Nord et le monde - de grands progrès !
». La nouvelle arrive moins d'une semaine avant que Kim ne rencontre la présidente sud-coréenne, Moon Jae-in, pour un sommet dans la zone démilitarisée qui divise la péninsule. Le bureau présidentiel de la Corée du Sud a salué cette annonce comme un « progrès significatif » vers la dénucléarisation. « Cela créera un environnement très positif pour le succès des prochains sommets inter-coréens et nord-américains », indique un communiqué. Le mouvement va dans le sens de répondre aux demandes américaines de dénucléarisation, alors que Pyongyang et Washington travaillent à un accord sur quand et où Kim rencontrera Trump pour des discussions historiques qui semblaient à peine possibles il y a quelques mois.
La décision de la Corée du Nord saluée
KCNA a cité Kim disant que la Corée du Nord devrait se concentrer sur le développement économique maintenant qu'elle avait atteint son objectif de devenir un état nucléaire. « Tout le parti et toute la nation devraient maintenant se concentrer sur le développement de l'économie socialiste », a-t-il déclaré.
« C'est la nouvelle ligne politique stratégique du parti ». Il a ajouté qu'un « nouveau climat de détente et de paix est en train de se créer dans la péninsule coréenne et dans la région, et des changements radicaux sont en train de se produire dans le paysage politique international ». La décision de suspendre les essais nucléaires et les lancements de missiles a été prise lors d'une réunion plénière du comité central du parti au pouvoir, qui s'est réuni vendredi pour discuter d'une « nouvelle étape » des politiques.
Kim a dit lors de la réunion que le développement des armes nucléaires dans le Nord devrait être considéré comme une « grande victoire ». La Corée du Nord a mené les six essais nucléaires sur le site d'essai de Punggye-ri, dans le nord-est du pays. Il a testé sa première arme nucléaire en 2006, tandis que son dernier et plus puissant test datait de septembre dernier.
Des discussions entre la Corée du Nord et son voisin du Sud
Ces tests, en plus d'une série de lancements de missiles commandés par Kim tout au long de 2017, à un moment donné semblaient mener la péninsule au bord du conflit. Certains analystes ont salué la décision du Nord avec prudence, notant que le régime avait renié les accords nucléaires antérieurs et que l'annonce de samedi ne mentionnait pas les missiles balistiques à courte portée capables de frapper le Japon et la Corée du Sud.
L'annonce de ce samedi est survenue le lendemain de la mise en ligne d'une ligne téléphonique entre Kim et le président sud-coréen. La hotline relie le bureau de Moon à la Maison Bleue présidentielle avec la commission des affaires d'Etat de la Corée du Nord, dirigée par Kim Jong-un, a rapporté l'agence de presse Yonhap. Les deux pays devraient tenir un sommet vendredi prochain sur le côté sud de la zone démilitarisée. L'occasion, peut-être, de faire un pas supplémentaire vers la paix et vers un rapprochement des deux pays, déjà observé lors des derniers Jeux olympiques d'hiver en février dernier.