Jeudi 5 avril 2018, un acte symbolique a été posé par l'association « Survie » pour combattre la banalisation du Génocide. Thomas Borrel, un des membres de l'organisation, déguisé en facteur se rend devant le ministère des armées avec « une fausse caisse d'armes ». Une manière symbolique de rendre à la France « sa participation » au génocide du Rwanda. Une participation qui pourtant n'est toujours pas reconnu...
Une ère de Responsabilité
Est-ce la peur d'une reconnaissance tardive comme avec la déportation des juifs ou alors l'approche du 24 ième anniversaire du commencement du génocide qui est à l'origine de cet acte de « Survie » ?
C'est sans doute du au fait que nous nous trouvons dans la phase post génocide. Après la phase explicative et compréhensive du massacre au Rwanda, nous entrons dans l'ère de responsabilité. C'est grâce à des historiens comme Marcel Kabanda et Jean Pierre Chrétien respectivement actuel vice président de IBUKA (association pour la mémoire du génocide) et ancien directeur du CNRS qu'il va y avoir une nouvelle analyse du massacre des Tutsis au Rwanda. A quel point l'implication des politiques étrangères a eu un impact dans le crime de masse?
En 1994, lors du génocide, le régime qui commettait le massacre aurait reçu un appui militaire entre autres de la France. C'est dans ce cadre de responsabilisation que les militants de l'association aurait apporté un colis, une fausse « caisse d'armes » représentant des armes envoyées au Rwanda.
Cet acte symbolique est un moyen de demander à l'Etat français de reconnaître son intervention. Les gendarmes présents à l'ancien ministère de la défense ayant refusé de recevoir le paquet, il a été envoyé au siège du parti socialiste.
Une complicité de crime contre l'humanité
C'est 23 ans après le génocide, particulièrement en Juin 2017 que l'association a déposé sa deuxième plainte.
La première ayant été classée sans suite. Une deuxième plainte qui accuse le gouvernement français de complicité de crime contre l'humanité. C'est alors le tribunal de grande instance de Paris, le pôle : génocide et crime de guerre, qui reçoit la revendication.
Une implication de la France qui est soulignée à deux niveaux. En effet au delà d'avoir fourni des armes avant et pendant la période génocidaire, il y aurait une complicité à travers l'abstention.
En d'autres termes les militaires français auraient tardé, en toute conscience, à intervenir pour sauver quelques "tutsi". Sachant que près de huit cent mille ont été massacrés en une durée environnant 3 mois. Cette deuxième plainte serait une opportunité pour Emmanuel Macron de reconnaître officiellement l'implication française dans le massacre.