Après plusieurs jours de flottement, Emmanuel Macron, Donald Trump et Theresa May ont concrétisé vers 3H du matin leurs représailles à l'horreur de Douma par une frappe coordonnée de missiles sur trois sites syriens supposés abrités des armes chimiques... Un passage à l'acte qui pourrait bien enflammer une région déjà bousculée.
Chose plutôt rare, l'initiative a déjà fait bondir l'ensemble de la classe politique française à son réveil ce samedi matin. De Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, on fustige une opération qui s'est faite au total mépris du droit international.
Aucune preuve avancée, aucun mandat de l'ONU, aucun accord européen et aucun aval du Parlement français, voilà déjà ce que dénonce le leader de La France Insoumise qui craint de voir la région s'embraser.
Même son de cloche à droite où on avait espéré plus de réserve après les recommandations de l'ONU sur le dossier. Mais, le président Macron a tranché, les supposées attaques chimiques perpétrées à Douma en Syrie ne pouvaient pas restées sans réponse forte de la part de la France.
Une frappe purement symbolique
En effet, il n'a de cesse de le marteler depuis son accession à l'Elysée, il faut reprendre la main sur le dossier syrien et imposer des limites au régime tout-permis de Damas. C'est en tout cas la volonté affichée par Emmanuel Macron au moment de lancer l'offensive sur les sites militaires syriens.
Depuis Paris, la ministre des armées Florence Parly a précisé que les frappes s'étaient concentrées sur « le principal centre de recherche » et « deux centres de production » du « programme clandestin chimique » de Bachar Al-Assad.
Les britanniques ont quant à eux visé une vieille base militaire abritant de l'avis des renseignements occidentaux des armes chimiques non lieu de Homs.
Pas question donc d'intervenir militairement sur le sol syrien, mais plutôt l'ambition de détruire la capacité de Damas à utiliser des armes chimiques contre ses populations. Un argument qui a de plus en plus de mal à passer.
Le passif américain trop lourd à porter pour Macron
En France, on s'inquiète déjà de cette association avec les américains, car beaucoup redoutent l'attitude va-en-guerre de Donald Trump. Et pour l'heure, le Chef d'Etat français ne semble pas vraiment avoir convaincu sur sa capacité à se dissocier de l'escalade militaire dans laquelle pourrait rapidement l'entraîner Washington.
Irak ou encore Libye, les responsables politiques appellent vivement Emmanuel Macron à tirer les leçons du passé qui s'imposent. De son côté, Moscou et Téhéran assurent fermement que cette action ne restera pas sans conséquences.