La Syrie avait été prévenue ces derniers jours. Ce qui était attendu s'est désormais produit : les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France ont lancé des frappes aériennes contre ce qu'ils prétendent être des installations d'armes chimiques syriennes en réponse à une attaque à l'arme chimique dans une banlieue de Damas il y a une semaine. Des frappes aériennes survenues dans la nuit de vendredi à samedi. Le Pentagone a déclaré que les frappes aériennes, qui ont commencé à 4h du matin, heure syrienne ont impliqué des avions et des missiles lancés par des navires, avec un total de plus d'une centaine de projectiles.

Les responsables ont nommé trois cibles : un centre de recherche scientifique à Damas, une installation de stockage d'armes chimiques à l'ouest de Homs, et un autre site de stockage et un poste de commandement à proximité. « Pour le moment, nous n'avons pas prévu d'autres attaques », a déclaré le secrétaire américain à la Défense, James Mattis. « C'est un coup unique ». Cependant, dans une allocution télévisée de la Maison Blanche plus tôt pour annoncer les frappes, Donald Trump a déclaré que les Etats-Unis et leurs alliés allaient frapper à nouveau s'il y avait plus d'attaques d'armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad.

Discours de Trump, communiqués de Macron et May

« Nous sommes prêts à soutenir cette réponse jusqu'à ce que le régime syrien cesse d'utiliser des agents chimiques interdites » a soutenu le président américain.

Trump se référait à l'attaque d'armes chimiques de samedi dernier qui aurait tué plus de 70 personnes. « Ce ne sont pas les actions d'un homme, ce sont les crimes d'un monstre ». Après que Trump ait terminé son discours, Theresa May et Emmanuel Macron ont annoncé séparément la participation britannique et française, soulignant que les frappes se limitaient aux installations chimiques du régime syrien et n'avaient pas d'objectifs plus larges.

« Nous ne pouvons pas tolérer l'utilisation récurrente d'armes chimiques, ce qui constitue un danger immédiat pour le peuple syrien et notre sécurité collective », a déclaré le président de la République dans un communiqué diffusé par l'Elysée.. Du côté de Londres, même son de cloche pour Theresa May, qui a également donné son sentiment dans un communiqué.

« Ce soir, j'ai autorisé les forces armées britanniques à mener des frappes coordonnées et ciblées pour dégrader les capacités d'armes chimiques du régime syrien et empêcher leur utilisation ».

Quelle réponse pour Bachar al-Assad ?

L'attaque est survenue à la veille d'une visite d'inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) sur le site des attaques d'armes chimiques de la semaine dernière, dans la banlieue de Douma, à Damas. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France ont annoncé qu'ils avaient eux-mêmes conclu que le régime syrien était responsable, une accusation niée par Damas et la Russie, qui ont affirmé vendredi que l'attaque avait été orchestrée par les services secrets britanniques.

La Maison-Blanche a produit un résumé des preuves qui, selon elle, indiquaient la responsabilité du régime dans l'attaque de Douma. Des hélicoptères du régime auraient été vus par des témoins planant au-dessus de la zone de l'attaque le 7 avril, larguant des bombes-barils. Des informations que la Syrie et la Russie continuent de nier, criant au complot. Avec ces attaques, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont donc opté pour le rapport de force et l'intimidation envers le régime de Bachar al-Assad. Quel sera la réaction de ce dernier ? Réponse dans les heures et jours à venir.