La situation en Syrie et les rapports diplomatiques entre la Russie et les trois pays qui ont lancé une offensive se sont considérablement aggravés ces derniers jours. En effet, selon les pays occidentaux, une attaque à l'arme chimique a eu lieu le 7 avril à Douma une ville avoisinant la capitale syrienne, a fait plus de 40 morts,. Les "casques blancs" détiendraient des photos qui prouvent qu'une bombe au chlore a été lâchée par les forces syriennes. Une information que la Russie a bien du mal à croire et qualifie l'attaque de la France, du Royaume-Uni et des Etats-Unis d'"agression".
Dans la nuit du 13 au 14 avril, cette coalition a mené une opération militaire visant deux centres de production clandestins d'armes chimiques et un centre de recherche. Des missiles ont été envoyés depuis la France en représailles à l'attaque chimique et "pour empêcher de le régime de Bachar el-Assad de faire à nouveau usage d'armes chimiques" a annoncé Florence Parly, la ministre des Armées. Les alliés ont tiré 103 missiles, dont 71 ont été abattus par les forces syriennes à l'approche de leurs objectifs.
Un peu avant 3h du matin, une force maritime déployée en Méditerranée et un raid aérien parti de France en début de nuit ont tiré des missiles sur des objectifs stratégiques du programme chimique clandestin syrien. Un centre de recherche et des sites de production ont été visés.
— Florence Parly (@florence_parly) 14 avril 2018
Armes chimiques : Quelles preuves ?
La France affirment détenir des preuves fiables sur l'attaque qui a frappé Douma.
Pour le gouvernement français, il s'agit bien d'une attaque chimique même si les dirigeants ne sont pas encore en mesure de communiquer la nature des gaz utilisés. "Il y a du chlore c'est certain, mais également d'autres éléments au vu des symptômes. Une analyse en cours nous permettra d'identifier l'ensemble des éléments" a déclaré Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères.
Vladimir Poutine a demandé à Emmanuel Macron de lui communiquer les preuves de l'attaque chimique présumée à Douma, ce qu'il a refusé. En effet, ces informations sont classées secret défense. A part une vidéo Youtube qui circule sur les réseaux sociaux, il n'y a pas de faits irréfutables pour le moment. Pour Washington, "ces symptômes ne sont pas provoqués par du chlore, mais par des agents neurotoxiques", une arme beaucoup plus dangereuse.
Les Etats-Unis prêts à dégainer de nouveau
Alors que Trump se félicite des frappes coordonnées qui ont touché la Syrie, la France souhaite, au contraire, capitaliser sur cette attaque pour relancer la machine diplomatique avec le pays. De son côté, la Russie s'insurge contre cette attaque et a demandé ce samedi une réunion d'urgence au Conseil de sécurité des Nations Unies. Moscou fait part de sa grande inquiétude concernant les frappes occidentales qui ont visé la Syrie. Pour Poutine, cette "agression viole le droit international".
A perfectly executed strike last night. Thank you to France and the United Kingdom for their wisdom and the power of their fine Military. Could not have had a better result. Mission Accomplished!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 14 avril 2018
Les Etats-Unis, qui se félicite d'avoir accomplie leur mission, ont annoncé que les frappes cesseraient si le régime syrien n'utilise plus d'armes chimiques à l'avenir.
En revanche, le gouvernement de Donald Trump se dit "prêt à dégainer de nouveau" en cas de récidive d'attaque chimique venant de la Syrie. Plusieurs alliés des Etats-Unis comme la Turquie, Israël et le Canada estiment que ces frappes étaient justifiées et apportent leur soutien.
De son côté, Damas dénonce une "violation du droit international" et une "agression barbare". Ces frappes pourraient être la cause d'une escalade de tensions qui pourraient aggraver la catastrophe humanitaire en Syrie et nuire aux relations diplomatiques internationales. Le Royaume-Uni, la France et les Etats-Unis ont remis un projet de résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité. Ce rapport traite plusieurs points : le chimique, l'humanitaire et la politique. Il propose la création d'un nouveau protocole d'enquête sur l'utilisation d'armes chimiques. Ce texte rédigé par la France sera étudié dès lundi 16 avril.