Dès l'annonce de Donald Trump mardi soir, Paris, Berlin et Londres ont mutuellement fait savoir leur profond regret quant à la décision des Etats-Unis de sortir de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien. Et déjà, Emmanuel Macron, Angela Merkel, et Theresa May sont en discussion pour tenter de maintenir à flot les engagements pris dans cet accord de 2015.
Il faut dire que la décision de l'imprévisible président américain était redoutée depuis de longs mois par l'ensemble de la communauté internationale. A noter d'ailleurs que ni la visite d'Emmanuel Macron, ni celle d'Angela Merkel, à Washington le mois dernier, n'auront visiblement suffi à le convaincre.
Le Moyen-Orient a désormais la porte ouverte à un embrasement des hostilités entre l'Iran, Israël, ou encore l'Arabie Saoudite. Des tensions sérieuses que le président iranien espère encore pouvoir calmer, avec le concours des Européens. Bien sûr, en cas d'absence de garanties sur les conditions de maintien de l'accord, Hassan Rohani assure qu'il se tient prêt à une reprise de son programme d'enrichissement en uranium.
Macron et Rohani d'accord pour garder l'Iran dans l'accord
Du côté d'Emmanuel Macron, on assure déjà que les contacts diplomatiques n'ont eu de cesse de se multiplier depuis le retour de la visite d'Etat à Washington en prévision de l'annonce regrettable de Donald Trump. Le Chef de l'État s'est d'ailleurs entretenu mercredi avec le dirigeant iranien sur la nécessité absolue d'assurer la « mise en œuvre continue » de l'accord.
Objectif affiché, réunir coûte que coûte autour de la table les autres signataires de l'accord afin de trouver une voie de sortie à cette crise annoncée. La Russie et la Chine se sont, pour leur part, déjà prononcés en faveur d'un maintien de l'accord. Il faudra désormais trouver des compensations économiques satisfaisantes à la sortie des États-Unis, marquée par un retour des sanctions.
La France en appelle à une action forte de l'Europe
La France a déjà annoncé des travaux conjoints qui sont conduits avec l'Allemagne et le Royaume-Uni pour sauver ce qui reste de l'accord durement obtenu en 2015. La question fera d'ailleurs l'objet d'un ajout au menu des discussions de l'Union européenne. Un sujet sensible pour lequel Emmanuel Macron attend un soutien massif de ses homologues européens.
Toutefois, la marche de manœuvre du vieux continent s'annonce compliquée avec les entreprises européennes qui sont généralement plus enclins à écouter le président américain qui leur promet avec virulence des sanctions.