Vendredi 4 mai, lors de la convention annuelle de la National Rifle Association (NRA), Donald Trump a choqué la France et son gouvernement. Durant ce congrès qui se tenait à Dallas (Texas), le président américain a encore une fois affiché son soutien au puissant lobby américain pro-armes, mais il ne sait pas arrêter là. En effet, Trump a prononcé un discours en faveur des armes à feu et a clairement sous-entendu que les attentats du 13 novembre 2015 auraient fait moins de morts si les victimes étaient armées. Un exemple sous forme de propagande qui ne passe pas du tout à Paris.

La France outrée par les propos de Donald Trump

"La France détient les droits les plus sévères sur les armes à feu. Leur président Emmanuel, un type super, vient de quitter Washington. Personne ne porte d'armes à Paris et on se souvient de plus de trente personnes tuées et du nombre incroyable de blessés." déclare le chef d'Etat américain avant d'ajouter : "Ces personnes ont été tuées au restaurant et aux alentours par un petit groupe de de terroristes armés qui ont pris le temps de les tuer un par un. Boum, viens là, boum ! Viens là, boum !" mime Donald Trump en utilisant sa main comme un pistolet. "Mais si les victimes, un employé ou un client avaient une arme pointée dans leur direction, les terroristes auraient pris la fuite ou se seraient fait tirer dessus. Tout cela, aurait été une autre histoire !" a-t-il affirmé.

Pour le président américain, si les personnes violemment abattues lors des attentats de Paris avaient eu des armes à feu, elles auraient pu se défendre ou faire fuir les terroristes.

Le lendemain de ce discours, la France est sous le choc.

Le pays fait part de son indignation et estime que le président Trump ne respecte pas la mémoire des victimes du Bataclan en utilisant les attentats du 13 novembre. Agnès von der Mühll, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, s'est exprimée dans un communiqué samedi 5 mai : "La France exprime sa ferme désapprobation des propos de Donald Trump sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. La libre circulation des armes n'est pas un rempart contre les attaques terroristes. Au contraire, elle peut faciliter les planifications de ce genre".

Les politiques français réagissent sur Twitter

François Hollande, qui était le président de la République française pendant les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, a vivement dénoncé les propos de Donald Trump sur Twitter qu'il juge "honteux" et "obscènes". N'étant plus au pouvoir, l'homme politique peut se permettre de partager son point de vue sur les réseaux sociaux.

Mais comment Emmanuel Macron, l'actuel chef d'Etat français, va-t-il réagir au discours osé du président américain ?

Quant à Manuel Valls, l'ancien Premier ministre français, n'y va pas non plus avec le dos de la cuillère et fustige à son tour Donald Trump sur le réseau social de l'oiseau bleu. "Indécent" et "incompétent" seront les deux qualificatifs qui visent le chef d'Etat pour sa part :

Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur au moment des attaques terroristes de 2015, s'est lui aussi exprimé sur Twitter où il a manifesté son "indignation" et son "dégoût" après avoir entendu les propos choquants de Donald Trump :

La Fédération Natioanle des victimes d'attentats et d'accidents collectifs, la FENVAC, a également dénoncé des propos "d'une violence inouïe" :

De son côté @13onze15, le compte Twitter de l'association de victimes des attentats du 13 novembre 2015 qui "dénonce avec vigueur l'indécence de Mr Trump" a interpellé les autorités de l'Etat français :

Enfin, Anne Hidalgo, l'actuelle maire de Paris, n'est pas en reste, puisqu'elle a elle aussi jugé "la mise en scène" du Président Trump d'"indigne et méprisante" :

Une vague d'indignation sévit sur les réseaux sociaux depuis samedi, et certains porte-paroles d'associations des victimes demandent des excuses rapides de Donald Trump. Le président américain va-t-il s'expliquer ou encore ironiser face à de tels Tweets ?