L'art avec sans ou une once d'animosité, joue et rejoue encore et encore cette farandole unilatérale, dont l'âme se nourrit en permanence à chaque passage. Les RAVY (rencontre d'arts visuels de Yaoundé) en sont immanquablement l'illustration par excellence de cet exposition commémorative de l'art au Cameroun, notamment dans la ville de Yaoundé. Sous cette affiche assez colorée de Fred Ebami (Defustel Djoko), cette fantasia de l'art s'est tenue du 23 au 29 Juillet 2O18, dans la ville aux sept collines. Le public a pu se frayer un chemin entre les expositions, les performances, les projections vidéos, les présentations sculpturales, de la photographie, les installations, les Master Class et les interventions urbaines marquant les dix ans des RAVY.

Cette célébration anniversaire s’est tenue dans divers endroits de la ville de la capitale politique du Cameroun. Initialement créé par Serge Olivier Fokoua, (directeur artistique, et artiste performeur) avec l'apport de l'association Les Palettes du Kamer, le festival compte une équipe solide au sein de son comité d'organisation avec des figures de l'art au Cameroun qu'on ne présente plus tel que : Landry Mbassi (commissaire général), Martin Anguissa (journaliste culturel responsable des cahiers critiques), Michel Djibril Bitimbhe (administration) ou encore Monique Ngo Mayag (journaliste culturelle responsable Relations Médias) entre autres. Loin de se présenter comme une interaction désuète ou dénuée de tout réalisme, cette édition anniversaire verra de nombreux rebondissements notamment dans la participation d’une trentaine d’artistes venus de plusieurs pays.

Ils ont ainsi sillonnés la ville de Yaoundé, ceci aux vues d’une émanation de leurs oeuvres caricaturales et de leurs artifices pluriels. Devant cet effet de transcendante pluridisciplinaire, l’art est resté et a demeuré sempiternelle face a cette acquisition de créativité dont l’implosion n’a cessé de divulguer de manière magistrale son autonomie de rétribution.

Les actes représentatifs et conceptuels des artistes présents a cette édition anniversaire, ont présidé en tout lieu cette inaptitude et cette rigidité artistique rencontrés lors de chacune de leurs sorties. Le festival international d’arts visuels de Yaoundé a donc eu pour thématique «Urbanitudes». Celle-ci s'est inscrite dans cette frange se prescrivant tant dans l'émanation de l'espace et de l'aspect rébarbatif de son application, ainsi que dans l'expression corporelle de ces multiples acteurs venus partager leurs émotions.

Les artistes tels que Tomasz Szrama venu de Finlande (art performance), Hiroko Tsuchimoto du Japon (art performance), Jean David Nkot du Cameroun (peinture/installation), Gérard Ngan du Cameroun (Photographie), ou encore Atikin de France (Installation) entre autres, ont à leur façon déterminés l'espace temps sous l'ampliation d'Urbanitudes. Dans cette affirmation de pensées de rétributions, des expositions externes surnommées expositions off (reçu à Othni centre de théâtre), ont vu la participation de Wilfried Nakeu (installation/peinture) dans le cadre de "Découverte 2018" de l'Institut Goethe du Cameroun. En second recours, la prestation scénique dans l'espace public (le mur longeant une partie du marché Mvog-Betsi à Yaoundé) de la canadienne Adrienne Surprenant (photo Dysturb), s'est également faite compléter avec le collectif Kamera, le Projet 4×4, et Jules Fongang (fresques), avec le collage des affiches urbaines et des tags représentant des quarts de vies des citoyens du monde.

Urbanitudes rejailli hors des préjugés aux RAVY

Le festival RAVY étant une biennale très attendue de la ville de Yaoundé, domine quelquefois l'attraction du non-conformisme aux regard des imposteurs d'un certain échiquier artistique. Miné par cette particularité qu'il s'octroie en proposant sa verve créatrice, le festival fourvoie manifestement sans démesure l'appropriation des jeux communs que proposent sans préavis le panel d'invités à cette célébration de l'art à Yaoundé. Cette édition spéciale s'est étendue sur plusieurs jours et s'est intéressée à l'histoire de la civilisation humaine et naturellement à celle universelle. En outre, dans tout les aspects contemporains et les évolutions qu'elle aura connue à travers le temps, les enjeux esthétiques et comportementaux (habitude de consommation, nutrition, style, accès au savoir...) dans l'espace urbain, les profonds changements ou transformations apportés par l'évolution de la technologie, ou encore l'épineuse question des migrations et leurs corollaires entre autres, feront place aux qualificatifs présents au concept Urbanitudes.

Les quartiers et lieux choisis ont variés en raison des performances de chaque artiste invité pour la circonstance. Le public a par exemple pu apprécier la performance artistique de Shannon Cochrane surnommée "This is" (tournant en dérive vers une appartenance providentielle de l'humain et de son environnement) au Musée la Blackitude, celle de Christian Etongo (performance artistique) "What's love" (exprimant les contours du sentiments et de son exploration sur son moi) à Othni, ou encore celle D'Atikin à l'espace culturel O'Botama au quartier populaire Biyem-Assi. Le village du festival quant à lui, s'est installé au centre culturel "Ah bon hein" sis au quartier Olezoa.

Les RAVY entre espace et redécouverte

Servant au préalable au développement de nouvelles écritures au Cameroun et sur le continent, ce festival contribue grandement à la naissance de nouvelles plateformes d'expression des arts visuels.

Depuis sa création en 2008, la biennale tente en quelque sorte de montrer à la ville de Yaoundé, ce qui se fait de mieux dans l'art contemporain dans le coin ainsi qu'ailleurs. Le thème Urbanitudes a été représenté ici comme une invite à l'endroit de l'Afrique à pouvoir faire bouger les choses (mœurs), et de présenter des expresions scéniques pouvant amener un plus, dans l'extension des idéaux communs des anarchistes du temps et de la nature.

Les partenariats tels que l'Institut Goethe ont voulu à leur manière célébrer les 10 ans (le vendredi 27 Juillet 2018) de ce festival intemporel, en organisant une coupure du gâteau anniversaire accompagné d'un espace de danse sous la direction d'un DJ de la capitale politique.

Par ailleurs, malgré cette émanation et cette diffusion simultanée d'émotions graphiques, il a été noté que ce festival peut paraître disproportionné, car le grand manque en infrastructures, la rareté des subventions étatiques, et le désintérêt quelque peu criard des autorités et de certains riverains conduit malencontreusement à une absence véritable d'une politique de promotion des arts visuels au Cameroun. Toutefois, le festival RAVY reste cette portière qui pressent indubitablement la domination de l'âme transcendant, œuvrant ici pour l'expression du passage et de l'espace temps.