Selon les résultats des enquêtes menées par la police judiciaire française durant quinze mois, il ressort qu’environ trente prostituées d’origine nigériane (pays situé en Afrique de l’Ouest) ont été interpellées et mise aux arrêts.
Selon la police judiciaire, 10 personnes ont été mises en examen au mois de juin 2018, 7 autres le sont depuis mardi 2 octobre de cette année, le reste est en garde à vue.
Elles sont accusées de proxénétisme aggravé et de traite d’êtres humains.
Cinquante millions d'euros blanchis
La police de l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre (Ocriest) et celle de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) ont pu identifier des hommes et des Femmes chargés de rassembler l’argent liquide produit par leurs activités informelles.
Entre 30 et 50 millions d’euros, ce sont les estimations des montants brassés en France pendant la période allant de 2015 à 2018, dans les villes comme Lille, Lyon, Paris, Marseille pour ne citer que celles-ci.
« La plupart du temps elles le faisaient dans un salon de coiffure et épicerie situées dans le 18ème arrondissement de la capitale. L’argent blanchit était ensuite remis à des transporteuses qui le dissimulaient dans des doubles fonds de valise directement transférées au Nigéria », confie un des enquêteurs.
Une première fois en Europe
Le réseau des proxénètes était très bien structuré et organisait bien son trafic. La police judiciaire vient donc de frapper un très grand coup en mettant fin aux activités illicites de toute une meute de prostituées blanchissant des millions d’euros.
Cette arrestation est une première dans toute l’Europe. La dernière prise a été effectuée cette semaine avec plus de 20 personnes interpellées, mises en examen et inculpées.
Lors de ces opérations, les enquêteurs ont pu intercepter certains départs.
« L’une s’apprêtait à prendre un avion pour la Belgique, et une pour une destination inconnue. Chacune d’elle détenait une valise contenant respectivement 200.000 et 250.000 mille euros. Elles effectuaient ces voyages plusieurs fois par semaine, mais jamais avec des vols directs Paris-Abuja pour brouiller les pistes et les contrôles.» confesse Jean-Marc Droguet.
Selon lui, 5 euros, c'est le plus bas prix de leur prestation et l’argent collecté était remis à deux groupes mafieux au Nigéria dont Black Axe et Supreme Eiye Confraternity (SEC).