Dix-huit ans après son arrivée à la tête du Parti chrétien-démocrate, Angela Merkel a annoncé lundi son intention de ne pas se représenter à sa succession au sein de sa formation et à la tête du Bundestag. Saluée par Emmanuel Macron, cette décision ouvre désormais la voie à des interrogations sur l'avenir du front des progressistes à l'approche des européennes.

Il faut dire que du côté de la presse allemande, on se dirigeait déjà vers un tel scénario depuis quelques semaines maintenant. Désormais, c'est chose faite ! Au lendemain d'un nouveau recul historique dans les élections régionales tenues en Hesse, la chancelière allemande Angela Merkel a préféré tirer d'elle-même les conséquences de son très net affaiblissement politique.

Un revers cinglant

Si celle qui était considérée comme la mère de la nation pointait en tête de ses élections régionales avec 27% des voix, son parti, la CDU, a perdu dimanche plus de dix points comparativement au scrutin de 2013. C'est de l'avis de nombreux observateurs politiques un nouveau choc dont la chancelière ne pouvait continuer à faire fi, surtout à un moment où sa coalition avec la CSU tend à paraître de plus en plus fragile.

A 64 ans, Angela Merkel a donc choisi de sortir de la politique en petits pas comme elle y a séjourné. La reine du "compromis" renonce à concourir pour la tête de son parti en décembre prochain. Mais encore, son quatrième mandat débuté dans la douleur cette année ne sera suivi d'aucun autre.

En 2021, la patronne de la CDU tirera sa révérence : de quoi voir certains commencer à s'inquiéter du virage politique que pourrait bien prendre son successeur.

Une mauvaise nouvelle pour l'Europe

Avec cette nouvelle, c'est en tout cas un coup dur qui est porté au front pro-européen que le président français Emmanuel Macron tente d'imprimer dans l'UE depuis quelques mois au côté de Berlin.

Et si l'agence de presse allemande DPA a essayé de temporiser les ardeurs à travers un tweet, rappelant que la chancelière entendait tenir les rênes jusqu'aux élections législatives prévues en 2021, aucun doute que sa voix aura désormais du mal à peser.

Difficile donc de ne pas imaginer que le grand projet de solidarité européenne porté par la France ait pris du plomb dans l’aile.

A n'en pas douter, s'il apparaissait peu suivi depuis le début de l'année sur la scène européenne, Emmanuel Macron devrait rapidement se sentir très isolé face au tandem particulièrement soudé de l'Italie de Matteo Salvini et la Hongrie de Viktor Orban. Les prochaines semaines s'annoncent particulièrement décisives.