Ce vendredi 06 octobre 2018, le monde entier a découvert un visage, celui de Denis Mukwege, récipiendaire du Prix Nobel de la Paix. Depuis, tout le peuple francophone est dans la liesse car il recueille les retombées de nombreux hommages fusant des quatre coins de la planète. Quoi de plus normal ! En effet, la liesse de la francophonie se justifie parce que la RDC, son pays natal et l'Afrique son continent d'origine s'avèrent trop petits en dimension pour contenir la grandeur de l’œuvre de ce médecin hors pair, ainsi que l'immensité de l'honneur qui lui revient.
Cette précision est utile car aussitôt la nouvelle de son couronnement annoncée, chacun s'est empressé de se l'approprier. Ainsi, pour les uns, il s'agissait d'un citoyen congolais dont l'honneur devient ipso facto celui de son pays natal, la République démocratique du Congo (RDC). Pour d'autres, le sacre de Denis Mukwege est celui de l'Afrique. La communauté de l'Hôpital Panzi, Hôpital qu'il a fondé n'est pas en reste, elle qui loue l'ascension de son médecin légendaire. Ainsi de suite.
Sans remettre en cause l'expression de joie et de reconnaissance légitime des uns et des autres, disons simplement qu'on ne peut pas enfermer Denis Mukwege dans les frontières de la RDC qui l'a vu naître. Non plus, on ne peut pas restreindre Denis Mukwege dans les limites du seul continent africain, encore moins dans celles de l'Hôpital Panzi.
Seule la Francophonie, institution de dimension planétaire peut contenir la renommée de ce grand gynécologue à la vocation abyssale, ainsi que l'aura de cette distinction qu'il vient de recevoir. Et comment ! Denis Mukwege est un humaniste qui sait exprimer les valeurs prônées par la langue française. Grâce à ces valeurs véhiculées par la langue française, Denis Mukwege n'est pas dans un esprit de vengeance vis-à-vis des agresseurs de ses concitoyennes, au contraire, il répare les conséquences de leurs bêtises, de leur lâcheté, de leur irresponsabilité et de leurs sottises.
Le couronnement d'un grand humaniste porteur des idéaux de la langue française
Il est certain que jeune Africain, Denis Mukwege a reçu l'éducation diffuse africaine des parents, oncles et tantes, grands-parents et communauté villageoise qui enseignent que la vie humaine est précieuse et sacrée, et qu'il est interdit de tuer son prochain.
Il est probable aussi que chrétien, les missionnaires lui ont répété les mêmes principes de respect et de sauvegarde de la vie humaine.
Surtout, une chose est sûre, c'est que le récipiendaire du prix Nobel de la Paix a étudié en langue française. De ce fait, il a appris l'histoire de la révolution française. Mieux, il connaît les exigences des droits de l'Homme. En outre, dans sa formation de médecin, il a appris que le serment d’Hippocrate est aussi le serment médical. Ce sont là, les différentes sources de sa vocation incommensurable. Ainsi, muni d'un tel arsenal éthique, Denis Mukwege ouvre un modeste cabinet de gynécologie pour y soigner les Femmes et contribuer à faire naître des bébés. Il était loin de s'imaginer que tout basculerait d'un jour à l'autre.
Survient alors un des conflits armés les plus absurdes dans son pays la RDC. Conflit absurde parce que désormais, une nouvelle arme voit le jour : le viol des femmes. Avec l'apparition de cette nouvelle arme de guerre qu'est le viol, un nouveau champs de bataille émerge : le corps de la femme. Le décor est définitivement planté pour une tragédie sans fin. Dans les affrontements entre groupes armés dans l'Est de la RDC, les guerriers d'un nouveau genre seront sans scrupules, ils n'iront pas non plus de main morte ; déterminés qu'ils sont à détruire la femme en s'attaquant principalement à son appareil de reproduction. Dans la poursuite d'un tel objectif macabre, fillettes, adolescentes, femmes adultes, femmes ayant atteint l'âge de la retraite, aucune ne sera épargnée.
Les dégâts physiques, psychologiques et moraux paraissent irréparables. Et pourtant, Denis Mukwege ne baissera pas les bras. Ainsi, en sa qualité de francophone porteur des valeurs humanistes et en tant que de médecin respectueux du serment d’Hippocrate, face à la cruauté et la férocité des actes commis par des chiens de guerre, il opposera les armes de l'humanisme. C'est ainsi que Denis Mukwege devient le « réparateur des femmes », mais surtout le réparateur des sottises et de l'irresponsabilité de ses frères africains.
Un fidèle du serment d’Hippocrate
Grâce à sa détermination d'humaniste, et fidèle au serment d’Hippocrate, le gynécologue Denis Mukwege n'abandonnera pas les victimes des viols à leur triste sort.
Grâce à lui, plusieurs retrouveront la vie et la dignité, alors qu'elles étaient vouées à l'ignominie, proches du seuil de la porte de la mort. A ce jour, le médecin humaniste a opéré plus de cinquante mille (50 000) femmes. De ce fait, il a réparé des dizaines de milliers d'appareils de reproduction de femmes. C'est ce qui lui vaut le surnom de « réparateur des femmes ». Mais au fond, Denis Mukwege, c'est surtout un réparateur des bêtises et de l'irresponsabilité de ses frères Africains.
Comment qualifier les chiens de guerre dans cette contrée de l'Afrique centrale et de l'Est ?
Des bêtisiers ? Des irresponsables ? Des lâches ? Des sots ? Des idiots ? Tous ces qualificatifs leur conviennent bien.
Eux, qui ont décidé de s'en prendre aux femmes, c'est-à-dire à des personnes fragiles, privées de toute force physique pour se défendre. Le plus incompréhensible, voici des décennies que ce conflit absurde perdure et que la liste des victimes s'allonge sans que les combattants ne désarment. Pire, ils ont même attenté à la vie du « Réparateur des femmes ». Comme pour lui dire qu'il agissait contre leurs intérêts !?!
La sottise ? La bêtise ? La lâcheté ? L'irresponsabilité ? L'inconscience ?
Quelque soit le qualificatif retenu, une chose est sûre, les conséquences qui en découlent, c'est Denis Mukwege le Francophone qui les répare. Bravo et félicitations au Docteur Mukwege !
Vive le Docteur Denis Mukwege !
Vivent la francophonie et ses valeurs humanistes !