Le Cameroun vient de vivre une histoire de sa démocratie en réélisant une fois de plus le candidat sortant, le président Paul Biya. Ce résultat est arrivé le 22 octobre 2018, avec un pourcentage sur l'ensemble du territoire et de la diaspora de 71.28 %.
Le Conseil Constitutionnel (CC) en charge de proclamer les résultats, a prononcé le verdict au palais des Congrès de Yaoundé le 22 octobre 2018 aux environs de 15 heures. C'est donc sans surprise que le verdict a été prononcé après la lecture des résultats de chaque région (10 au total) ainsi que ceux de la diaspora.
Le RDPC (Rassemblement démocratique du peuple Camerounais) parti du chef de l'État, quant à lui a vaillamment pu remporter 9 régions sur dix que compte le Cameroun.
Les résultats des candidats étaient les suivants : Paul Biya 71,28%, Maurice Kamto 14,23%, Cabral Libi 6,28%, Joshua Osih 3,36%, Ndam Njoya 1,73%, Garga Haman Adji 1,55%, Frankline Ndifor Afanwi 0,67%, Serge Espoir Matomba 0,56% et Akere Tanbeng Muna 0,35%. Il est à rappeler que le candidat Akere Tanbeng Muna du parti FPD, a désisté quelques jours avant le scrutin présidentiel. Toutefois, le CC a refusé ce désistement car le jugeant inapte et anticonstitutionnel.
"Chers compatriotes du Cameroun et de la diaspora, merci de m'avoir renouvelé votre confiance aussi massivement. Rassemblons-nous à présent pour relever ensemble les défis qui nous interpellent pour un Cameroun encore plus uni, stable et prospère", s'est exprimé le candidat Paul Biya sur sa page officielle de Twitter, suite à la proclamation de sa victoire par le CC.
Une majorité au flan de son apogée
Réunis dans la grande salle du palais des Congrès, les membres du Conseil Constitutionnel ont, tour à tour, lu les résultats dans chacune des régions et des agglomérations ou étaient représentés les citoyens Camerounais. Après la proclamation des résultats, de nombreux pays amis au Cameroun ont tenu à envoyer leurs félicitations.
Ce fut le cas de la France, de la Guinée Équatoriale ou encore des États-Unis.
Par ailleurs, l'implantation du RDPC dans toutes les dix régions du Cameroun, a grandement joué en la faveur de ce scrutin. Les populations étant déjà inscrites sur les listes électorales depuis plusieurs mois, et ceux des militants du RDPC assez bien outillés (grâce à leur campagne individuelle par régions) ont ainsi pu exécuter leur devoir citoyen.
"Dans ce contexte électoral, la France souhaite continuer à travailler avec le Cameroun pays partenaire et ami, au développement des relations bilatérales dans tous les domaines. Elle continuera de ce fait à apporter son soutien au développement du Cameroun, au bénéfice du peuple Camerounais", a-t-on pu lire dans le site internet de l'ambassade de France au Cameroun après la proclamation du CC. La France, qui est d'un support indéniable pour le Cameroun, souhaite ainsi l'accompagner dans ce processus de démocratisation.
Paul Biya ou un processus de démocratisation probant
Le Conseil Constitutionnel nouvellement installé, a pour la première fois réussi un exploit en mettant en avant les plaintes et la récusation de certains candidats à cette élection présidentielle 2018.
Après cette réélection du chef de l'État, certains candidats ont fait des sorties médiatiques et se sont exprimés chacun à leur tour.
"Nous avons en tant que parti politique, la lourde charge qui nous incombe depuis les législatives de 1997 du leadership de l'opposition. N'oublions pas que notre groupe parlementaire nous confère toujours cette responsabilité. Nous n'avons pas d'autre choix que de transformer cette position en une position de majorité parlementaire avec les élections qui sont à l'horizon, pour accomplir la mission que nous nous sommes assignés en 1990", a prononcé le candidat Joshua Osih du SDF (Social Democratic Front) dans son communiqué.
Le candidat du PURS (Peuple uni pour la rénovation sociale) Serge Espoir Matomba, a également opté pour une vision objective concernant les prochaines échéances électorales et s'est exprimé de la sorte.
"Camerounais et Camerounaises, investissons le parlement, déployons-nous dans les mairies, car il est temps de changer la configuration politique du Cameroun. 2018 est derrière nous, mettons le cap sur 2025, avec escale en 2019 lors des législatives et municipales".
Le président Paul Biya avec le RDPC, devra une fois de plus prouver sa suprématie au parlement avec ces nouveaux challengers de l'opposition Camerounaise.