Le scrutin présidentiel au Cameroun s'est déroulé le 7 octobre 2018 en accusant un résultat écrasant du président sortant S.E. Paul Biya. Par ailleurs, le MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun) du Pr Maurice Kamto n'a pas voulu accepter ce résultat qu'il a jugé de "Hold-up électoral" par celui-ci. De ce fait, le Pr Maurice Kamto a fait une déclaration officielle pour réclamer sa victoire avant la proclamation des résultats par le Conseil Constitutionnel (CC).

Depuis cette déclaration, une résistance et des marches blanches ont fait suite à de nombreux troubles au sein de la société.

Le 28 janvier 2019, le Pr Maurice Kamto et 89 de ses militants dont 11 femmes, ont été inculpés pour insurrection et hostilité envers la patrie après avoir organisé une marche dite blanche. Un procès devenu quasiment populaire s'est ouvert au Tribunal Militaire de Yaoundé. Ce vendredi 6 septembre 2019, l'audience très attendue du leader du MRC et 89 de ses partisans a mis en branle l'opinion publique nationale et internationale au Tribunal Militaire de Yaoundé.

Un procès des plus médiatisés au Cameroun

Il est 8h lorsque les militants, sympathisants et alliés du MRC commencent à affluer pour assister à ce jugement. Les forces de police ont également été mobilisées en grand nombre pour assurer la sécurité.

Certains militants sont même expulsés de la salle d'audience et assurent avoir été mis à la porte par les forces de sécurité.

Ils se mettent alors à clamer haut et fort que ce jugement est "un procès de la honte" et une "parodie de procès." Cependant le collectif des avocats réunis pour la défense dont le porte-parole était Mtr Sylvain Souop a déclaré une irrégularité ayant entaché cette procédure.

En effet dans les environs de 12h, le militant du MRC Christian Pendant Ekoka (ancien conseiller économique de la présidence de la République) a eu un malaise et a été immédiatement évacué dans un centre de santé de la place. D'où l'interruption partielle du processus. Le procès a finalement été renvoyé au 8 octobre 2019.

Le Pr Maurice Kamto au centre de l'attention

En outre, les interrogations sur la viabilité du tribunal militaire pour ce jugement demeure perplexe dans le jargon juridique camerounais. "Le tribunal militaire est compétent pour juger Maurice Kamto du fait de la qualification. Une audience peut être non publique à la demande d'une partie," a affirmé Maître Charles Tchoungang ancien bâtonnier au barreau du Cameroun sur la chaine de télévision STV.

Parallèlement, selon certaines sources, l'initiative d'attraire les civils dans un tribunal militaire au Cameroun serait venu du Pr Maurice Kamto. Ce dernier l'aurait proposé au chef de l'État suite aux émeutes de la faim qui avaient secoué le pays en 2008.

Il s'agit de la Loi N°2008/015 du 29 décembre 2008 portant organisation judiciaire militaire et fixant des règles de procédures applicables devant les tribunaux militaires. "Moi l'homme politique, je n'accepte pas que Maurice Kamto président du MRC, soit condamné. Mais je souhaite que l'individu Maurice Kamto s'il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés soit condamné," a fini Charles Élie Zang Zang, président OJRDPC Wouri 2 sur ABK radio de Douala. Le procès est donc renvoyé au 8 octobre prochain.