The Burden of Memory (Le fardeau de la mémoire) entre en scène au Cameroun le 9 novembre 2019 et a fait des étincelles le 16 novembre 2019. Il a été initié par des dames dont le parcours ne souffre de rien et qui pour assurer la pérennisation de l'histoire de la colonisation ou de l'esclavage, ont mis en lumière l'esprit créatif de plusieurs artistes venus de 6 pays du berceau de l'humanité et de l'Allemagne. La performance de Christian Etongo intitulée "After Tears" (Après les larmes), inocule de manière statutaire et sempiternelle, la face exhibée de la souffrance des ancêtres africains issus de la colonisation et même de l'esclavage.

Basé sur le rite de passage Tsô, un rituel de purification qui se pratique lorsqu'il y a eu crime ou souffrance. Intitulée German Colonial Heritage - Artistic and Cultural Perspectives, cette deuxième phase du projet est lancée par des curatrices de renom. Il s'agit de princesse Marilyn Douala Manga Bell (Cameroun), Rose Jepkorir Kiptum (Kenya) et Nontobeko Ntombela (Afrique du Sud), qui ont offert des projets rencontrés lors des visites dans les nombreux sites des pays concernés.

Christian Etongo aide à purifier les âmes africaines

La performance mûrie et appropriée de l'artiste met en évidence le rituel et le contemporain. Axé vers une dualité qui soustrait le spectateur à intervenir de façon subsidiaire, le rite du Tsô dans la performance "After Tears" a notamment été suivi par celui de l'Essani, qui est une danse de la culture Bantou qui célèbre la vie sur la mort.

Elle entre directement en fonction si le pardon est accordé. Le masque porté par l'artiste représentait le passage entre le monde actuel et celui de l'esprit des ancêtres qui a dûment emprunté la voie vers le pardon. Ceci avec cette communion avec le public qui n'a pas hésité à esquisser les pas de danse.

Le rituel du Tsô oeuvre pour la réconciliation

Par ailleurs, lors de la soirée d'ouverture au Musée National, une pluie torrentielle s'est abattue sur le site. Interrogé par ce phénomène inhabituel, Christian Etongo a indiqué: "Si l'Allemagne veut se réconcilier avec l'Afrique, elle doit se pencher sur le côté spirituel. Celle-ci a été tuée par par le colonisateur chrétien allemand. Les chefs Many Ewondo, Omgba Bissogo et une soixantaine de chefs exécutés dans la forêt de Nkol Bingbang (Etoa Meki) ont-ils été consultés?".

Toutefois, bien encré dans cette perspective de conduire son médium au-delà de la pensée commune, l'artiste multifonctionnel Christian Etongo, est également le promoteur d'un festival de performance intitulé "Perform' Action Live Art 3", qui cette année en est à sa 3ème édition.

C'est un festival d'Art du Cameroun qui réunit différents acteurs de ce domaine entre Yaoundé et Akak 1 et a pour thème "Art et Ecologie : l'art performance contre la pollution". Il se tiendra du 29 novembre au 6 décembre 2019. Cependant, After Tears a été présenté à Berlin en 2015 lors de la célébration du 130è anniversaire de la conférence de Berlin, au Goethe-Institut Kamerun, à Yaoundé et à l'Université du Cap en Afrique du Sud en 2018.