Ce lundi 18 novembre, l'accès à Internet à travers l'Iran a atteint son niveau le plus bas, alors que les manifestations déclenchées par les hausses du prix de l'essence continuent de faire rage dans plus de 120 villes iraniennes. Ce vendredi 15 novembre, le régime a déclaré que le prix de l'essence augmenterait de 50% sur les carburants subventionnés et de 300% sur tous les autres achats.

Immédiatement après l'annonce de la décision, des milliers de personnes ont envahi les rues pour protester contre cette hausse de prix. Les manifestations se sont rapidement transformées en manifestations anti-régime généralisées, appelant à l'éviction des mollahs au pouvoir et de leur chef, Ali Khamenei.

Les vidéos des manifestations diffusées sur les médias sociaux

Dans de nombreuses régions, des manifestants ont incendié des bâtiments gouvernementaux, des banques et des postes de police, symboles de la corruption et de la répression du régime iranien. Les efforts déployés par les forces de sécurité pour réprimer les manifestations et rétablir le contrôle du régime dans tout le pays sont restés vains et les manifestations se sont poursuivies jusque tard dans la nuit de lundi à mardi. Les images et les vidéos des manifestations ont été largement diffusées sur les médias sociaux.

Pour empêcher les nouvelles des manifestations d'atteindre le monde et ouvrir la voie à une répression massive, le régime a coupé l'accès à Internet samedi soir.

Le blocus Internet a également été maintenu dimanche.

Dimanche soir, NetBlocks, une organisation qui surveille l’accès à Internet à travers le monde, a déclaré que le régime iranien avait imposé un « blocage Internet quasi-total » à la suite de manifestations contre le prix de l’essence. Selon le site Web de l’organisation, la connectivité nationale a atteint 5% du niveau moyen.

"La perturbation en cours constitue une violation grave des droits et libertés fondamentaux des Iraniens", a déclaré NetBlocks sur son compte Twitter.

Selon NetBlocks, chaque jour de panne de courant sur Internet en Iran causera près de 370 millions de dollars de dommages et intérêts au pays. La fermeture d'Internet en Iran a attiré des condamnations à travers le monde.

Les ONG ont condamné la fermeture de l'accès à Internet en Iran et ont appelé les grandes entreprises de technologie à soutenir le peuple iranien et à l'aider à rétablir son accès.

Le réseau de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran

Malgré la fermeture d'Internet, les manifestations se sont poursuivies lundi. Selon des informations recueillies par le réseau de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), la principale force d’opposition, dans certaines régions, les manifestations sont plus intenses que la veille et se sont étendues à davantage de villes. Des vidéos obtenues de l'intérieur de l'Iran montrent des manifestants affrontant les forces de sécurité dans plusieurs régions.

Le blocus d’Internet intervient alors que le régime se prépare à une répression brutale des manifestations. Ce dimanche 17 novembre, Khamenei a qualifié les manifestants de « voyous » et de « hooligans » et a ordonné à ses forces de réprimer les manifestations. Malgré les efforts du régime pour étouffer la voix du peuple iranien, les manifestations continuent de s’étendre dans tout le pays.

Lundi matin, les manifestants sont retournés dans les rues pour le quatrième jour consécutif. Dans certaines villes, la population a pris le contrôle de plusieurs districts. Pour sa part, Maryam Radjavi, dirigeante de la Résistance iranienne, a appellé l'Onu à réagir face à la tuerie des manifestants en Iran.