Le Grand Dialogue National (GDN), convoqué le 10 septembre 2019 par le Chef de l'État, S.E. Paul Biya, a vu sortir de nombreuses recommandations. Il s'est tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019 au Palais des Congrès à Yaoundé, dans le but de trouver une issue à la crise anglophone. A cet effet, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NOSO) avaient demandé un "Statut Spécial" venant de la commission Décentralisation durant le GDN.

L'Assemblée Nationale a donc adopté ce mercredi 18 décembre 2019, le projet de loi portant code Général des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD).

Si elle est approuvée par le Sénat, elle sera immédiatement mise en vigueur. Le Cameroun, dans le soucis de proroger le vivre ensemble et le multiculturalisme dont il porte fièrement l'étendard, diligente ainsi le transfert de compétences dans le NOSO.

Une loi visant l'unicité des régions

Cette loi va permettre d'avoir une tutelle un peu moins omniprésente et plus d'autonomie fonctionnelle. Elle va ainsi partager la promotion de la participation des populations pour la confection du budget et le choix des projets prioritaires. Ceci à travers les représentants de quartiers et des villages.

Les CDT seront un processus ayant pour objectifs d'élaborer des politiques publiques dans les domaines de l'éducation et de la justice (Common Law).

Dans ses nombreuses attributions, la loi pourra donner une définition avancée du statut de l'élu local, et une précision entre la communauté urbaine et la commune d'arrondissement. Une dotation financière spéciale sera également réservée dans les régions du NOSO, avec des organes spéciaux pour gérer chaque région.

Le Cameroun à l'ère de la Décentralisation

Concernant l'élection du maire de chaque ville au Cameroun, plusieurs dispositions seront dorénavant prises en compte. La disparition de la fonction du Délégué du Gouvernement en est une. De ce fait, un maire de la ville sera élu au suffrage universel indirect, par un collège des conseillers municipaux d'arrondissement de la ville.

Il sera appelé le "Super Maire". Ce dernier sera indubitablement une personnalité "autochtone" ressortissant de la région de rattachement de la ville. En outre, celui-ci devra au préalable avoir été élu conseiller municipal pour être éligible à cette fonction. Un président (autochtone) de la région devra aussi avoir le statut de ressortissant de cette même région. Il en sera de même pour le vice-président ou même le chef traditionnel.

Concernant la commune d'arrondissement, le maire sera une personne résidant dans l'arrondissement. Pour ce faire, aucune obligation d'être autochtone de l'arrondissement, de ville ou de la région ne pourra entraver une éventuelle élection. Toutefois, les listes des candidats au conseil municipal investies par les partis devront essentiellement refléter la composition sociologique de l'arrondissement de rattachement.