Louise Koubinom s'en est allée. Celle qu'on appelait affectueusement "Mama Nguéa" a fini par casser sa pipe ce dimanche 14 juin 2020, à son domicile dans la ville de Douala. Artiste et musicienne camerounaise, Nguéa Laroute (de son nom d'artiste) a fait vibrer les artères du Makossa au Cameroun et au-delà des frontières de son pays d'origine.

L'auteure de la célèbre chanson "Soleil de décembre", soufrait depuis plusieurs années d'un diabète chronique et avait même été amputée de ses deux jambes.

A l'annonce de sa maladie qui a été rendue publique par l'artiste, elle se sera battue en vain pour vaincre cette maladie. Une contribution du Minac (Ministère des Arts et de la Culture) sous la bienveillance du Ministre Ismael Bidoung Mkpatt et une quête organisée par l'artiste Longue Longue, ont par ailleurs été mises à sa disposition pour l'aider à payer ses soins d'hospitalisation.

Nguéa Laroute, l'incarnation de la joie de vivre

Nombreux sont les artistes qui se sont rendus à son chevet à l'hôpital Laquintinie. "Je viens de faire 5 mois à l'hôpital Laquintinie de Douala sans crier ou faire du bruit.

Donc ce n'est pas quelqu'un qui a raté sa vie qui appelle à l'aide en rejetant la faute aux autres", a-t-elle dit avant de lancer un appel à l'aide au mois d'août 2019.

"Mama Nguéa était cette femme qui avait toujours le sourire, rassurait les autres quand il le fallait, et savait rester professionnelle", affirme un de ses danseurs. Ayant à son actif 7 albums, celle qui aurait fêté ses 60 ans le 2 juillet prochain, était originaire de Yingui dans le Nkam et s'adonnait à sa passion en langue française, en langue Douala et en Banen (qui était son dialecte). Soeur aînée de l'artiste "Papillon", Mama Nguéa s'est également illustrée par l'hommage rendu au footballeur international Camerounais, Samuel Eto'o Fils, à travers la chanson "Eto'o Fils Ballon d'Or Africain".

La musique comme arme de vie

Après l'annonce de sa mort, les réseaux sociaux lui ont rendu hommage. On a pu lire celui de la comédienne "Mami Ton" (Orgelle Kensop) sur son mur Facebook. "Repose en paix Mama Nguéa. Ça n'a pas été facile pour toi. Ce que je tire comme leçon après mes visites à l'hôpital de ton vivant, est que tu étais une personne forte. Avoir deux jambes amputées à moins de un an n'était pas une chose facile. Mais tu as tenu le coup jusqu'ici. Le Seigneur en a décidé autrement. Tu as marqué nos coeurs avec tes mélodies et tu resteras graver dans nos mémoires", a t-elle terminé.

La réaction du journaliste culturel Alain Dexter s'est également fait savoir. "Mama Nguéa n'était pas une malade hypocrite qui cherchait à donner une 'belle image' à ses fans dans ses propres vidéos, elle s'est toujours montrée tel quel, sans rien cacher de sa détresse morale ou physique. C'était une femme entière, et elle l'a été jusqu'à la fin".

Avec son sourire enjôleur, l'auteur de "Chauffé Moteur", de "Ebonga Longo", de "be nambo ba" ou encore de "Issodissodi" demeure éternelle dans le panthéon de l'héritage musical camerounais. Bon voyage Mama Nguéa.