Depuis janvier 2015, ‘’les électeurs’’ peuvent tenter d’obtenir d’être consultés par Référendum. Mais ils doivent être un dixième du corps électoral pour soumettre une question et rallier au moins un cinquième des 925 parlementaires (députés et sénateurs, un chiffre qui frôle le record mondial). Employant le terme de ‘’43.3 citoyen’’, Benoît Hamon veut en assouplir les modalités en faisant tomber à un pour cent du corps électoral (env. 450 000 personnes) le quota nécessaire. Près des deux-tiers des Françaises et Français seraient favorables à un réel assouplissement de l’initiative référendaire et Benoît Hamon a sans doute pris en compte les sondages sur la question pour se prononcer.

Mais une pétition atteignant ce chiffre ne suffirait pas à obtenir un référendum. Le préalable serait que la question porte sur une loi votée. Le référendum sanctionnerait donc les parlementaires ayant par le passé voté une loi déplaisant aux futurs pétitionnaires. La proposition du candidat à la Primaire dite de la gauche est donc très loin de proposer l’instauration de votations comme en Suisse. Le système britannique, qui oblige la chambre basse à discuter une question soumise à pétition, est finalement plus souple (100 000 signatures suffisent, contre moitié moins en Suisse, mais les proportions sont voisines). Benoît Hamon n’a pas non plus évoqué la rétroactivité de la mesure (s’appliquerait-elle à l’abolition de la peine de mort, pour ne citer qu’un exemple, ou seulement aux lois passées lors des prochaines législatures ?).

Vote blanc et étrangers

En revanche, le candidat s’est aussi engagé, s’il devenait président, à organiser deux autres référendums. L’un sur la reconnaissance du vote blanc, l’autre ‘’sur le droit de vote des étrangers’’ (non communautaires, aux élections locales) qui était déjà, en 1981, l’une des propositions du candidat Mitterrand.

Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, Lionel Jospin s’étaient déclarés favorables avant de se rétracter, François Hollande avait repoussé l’introduction d’une telle disposition au dernier trimestre de l’an dernier. Ce ‘’49.3’ citoyen'' serait aussi soumis à référendum, ce qui laisse craindre que Benoît Hamon n’envisagerait pas, s’il était élu, d’obtenir une assez forte majorité parlementaire pour en adopter le principe.

Le revenu universel

Benoît Hamon, intervenant ce matin sur RTL, a aussi donné des précisions sur la généralisation du ‘’revenu universel’’ qu’il envisage. Il serait accordé, ‘’sans conditions de ressources’’ à tous les jeunes âgés de 18 à 25 ans, dans un premier temps. La mesure serait étendue, au cours du quinquennat, ‘’par une étape intermédiaire qui serait la mise sous conditions de ressources’’. Pour le moment, la Finlande envisage de tester ce revenu minimal, fixé à 560 euros mensuels, pour dans un premier temps, environ 2 000 demandeurs d’emplois, tirés au sort, âgés de 25 à 58 ans, qui le percevront pendant deux ans. Ce versement ne serait pas soumis à des conditions de ressources et perçu en sus du revenu découlant d’un emploi à temps partiel.

Diverses villes des Pays-Bas tenteront aussi d’instaurer des tests. Pour Benoît Hamon, qui n’a pas évoqué la robotisation mais la ‘’révolution numérique’’ en général, la hausse de la productivité ne génère plus automatiquement de la croissance et ‘’la raréfaction du travail’’, qui s’accentuera, pourrait provoquer ‘’un chômage de masse’’.