Cela ne date pas d’hier, ni de sa campagne pour les primaires républicaines, ni de celle contre Hillary Clinton, ni de la date de son élection. À quelques jours de sa prestation de serment, Donald Trump s’en prend presque chaque jour à des célébrités qui ne l’apprécient guère. Carrément pour les débiner. Derniers exemples en date, les messages visant Arnold Schwarzenegger et Meryl Streep. Schwarzy l’a pris plutôt bien, répliquant sur Twitter à Donald Trump qu’il lui souhaitait bonne chance. The Donald avait considéré que son remplacement par Schwarzenegger sur le plateau de l’émission The Apprentice était un flop.
Évidemment, il est irremplaçable (et cela augure bien de son ambition de briguer un second mandat). En fait, Schwarzy avait soutenu Hillary Clinton, et le 6 janvier dernier, Trump lui consacrait deux messages pour lui faire savoir ô combien il était suranné, dépassé, largué par l’audimat. Ce lundi, c’est au tour de Meryl Streep, actrice parmi les plus ''surfaites'' d’Hollywood et une… point de suspension. Donald Trump affectionne que ses interlocuteurs ou lecteurs terminent ses phrases à leur guise (donc, pour Meryl Streep, le choix est large : idiote, salope, prostituée, souillon, tout ce qui peut passer par la tête de ses partisans).
À la botte d’Hillary
Dimanche soir, lors de la cérémonie des Golden Globe, Meryl Streep n’avait pas désigné nommément Donald Trump mais rappelé un incident.
Le candidat s’était moqué d’un journaliste handicapé, le mimant pour faire rire son auditoire. Mais non, il avait ‘’juste remis en cause le travail d’un journaliste’’. C’est à l’insu de son plein gré qu’il avait fait huer celui qu’il mimait. Tout cela, c’est ‘’encore la preuve de la malhonnêteté des médias’’. Simplement, les célébrités ayant ou non soutenu Hillary Clinton qui critiquent Donald Trump formant une grossissante cohorte, on se demande si Donald Trump ne va pas leur consacrer à toutes un tweet.
En sera-t-il de même pour les chefs d’État n’envoyant personne ou ‘’presque’’ (mes excuses à l’ambassadeur de France aux États-Unis pour ce ‘’presque’’ assorti de guillemets de distanciation) à sa cérémonie d’investiture ? Le compte Twitter de Trump va-t-il bientôt évoquer le Bottin mondain ou le Who’s Who ? Car à l’inverse, tous les amis ou même simples connaissances de Trump un peu en vue ont droit à un petit compliment.
Comme par exemple, récemment, Rupert Murdoch. Même si certains titres du magnat de la presse s’étaient refusé à soutenir la candidature du futur président. Rancunier, lui ? Pas le moins du monde : la preuve. Va-t-il aussi plaindre Rupert Murdoch pour les infidélités de son ex-épouse, Wendi Deng, qui s’affiche en cougar avec un Tom Boy, un mannequin de 21 ans (elle approche désormais la cinquantaine) ? Le compte Twitter de Trump, c’est bientôt Closer en abrégé… Isabelle Huppert, Jimmy Fallon ou Hugh Laurie ayant aussi fait allusion à Donald Trump lors de la remise des Golden Globe auront-ils aussi droit à des diatribes du Donald (du genre : dehors les étrangers, le vieux beau britannique et l’écervelée française) ?
Alec Baldwin et Mark Hamill auront-ils aussi droit à un commentaire aussi succinct qu’assassin entre deux furtives considérations sur les relations russo-américaines, sur la venue à Washington de Theresa May, les rapports superflus de la CIA ? Le tweet sur Meryl Streep a été suivi par un autre remerciant Fiat Chrysler d’investir dans l’Ohio et le Michigan. Sauf que ce dernier n’est peut-être pas de lui, mais de son équipe, tandis les potins sur des célebs semblent d’une totale authenticité. Tout comme le rappel de l'anniversaire de son fils, Eric (attention, chefs d'États, avez-vous pensé à lui envoyer un petit message de félicitations @EricTrump ? Non ? Oh, l'impair. Sylvester Stallone, lui, n'y a pas manqué... Qu'attendez-vous ?).