Toujours est-il que je ne me souviens pas d’avoir jamais croisé au marbre un certain Jean-Luc Mélenchon. Bon apprentissage en tout cas. Mais je me demande de plus en plus si le Méluche n’est pas resté à La Dépêche du Jura, de La Voix jurassienne et de La Tribune du Jura, qui furent à ce département ce que Le Clairon de Clermont fut au Puy-de-Dôme. Pas fastoche, surtout en saisons creuses, de remplir les pages. J’en sais quelque chose, ayant couvert les boulistes, rédigé des ‘’vélo contre moto’’, titré ‘’les mariés du samedi’’ avant de passer à autre chose.
Mélenchon remplit un blogue-notes avec ce qui lui tombe sous la main. Mais sans réelle audace. Quoique... Je ne sais, mais quand je vois la fausse campagne de publicité de Nantes Original News sur le harcèlement scolaire, je me dis que le Mélenchon manque d’imagination, d’allant, de créativité constructive. D’accord, comme Pierre le mousse de Radio Londres, la mer, la mer, la mer, et ses innombrables ressources… Mais je ne sais pas. Même le modique journaleux que je reste aura au moins songé à propulser une campagne ‘’pissez-vous sur les mains’’ (l’urine est stérile) pour combattre la grippe. Et que propose le candidat de la France insoumise ? L’habituel, le convenu, plus de postes hospitaliers pour combattre l’épidémie de grippe en lieu et place d’une vraie initiative urinaire citoyenne.
Franchement farce
‘’De tous côtés, des alertes me sont lancées’’. Salarié à l’Assistance publique, au lieu de harceler Martin Hirsch, c’est au Méluche qu’on s’adresse. Lequel sait, c’est certain, mieux ambiancer l’info : ‘’À Paris, tous les indicateurs d’activité des pompes funèbres vont dans le même sens’’. Vic Vaporum Mélenchon lance un cri.
Tels les loups de Serge Reggiani, la grippe assaille la capitale, et lui, Zorro à face découverte, se dresse. Il n’a pas tout faux. Le système hospitalier français tourne au NHS britannique. ‘’Mais non, Madame la ministre, l’hôpital n’est pas malade de la grippe’’. Présidentiable en diable, Mélenchon tire la fabulatrice morale : ‘’cette épidémie sonne comme un désaveu pour tous mes concurrents à la présidentielle’’.
Attends un peu que Gaspard Delanoë — le vrai ! — entre en lice. La grippe sert à Mélenchon d’argument contre Macron, Valls, Benoît Hamon, Fillon ou Le Pen. ‘’Savent-ils ce qu’est une épidémie ?’’. Et Mélenchon de leur expliquer ce qu’est un virus. Manque un schéma, une capture d’écran, comme dans un devoir de collège à la maison.
Un discours compliqué
J’aimerais adhérer à cette façon de s’adresser à la population tel un garde-champêtre aux arguments pédagogiques, et pourtant, pourtant, je tousse. ‘’Il reste à M. Fillon et Mme Le Pen d’apprendre que les microbes et le virus de la grippe passent d’un individu à un autre sans se soucier de savoir s’il a des papiers, ou si sa complémentaire va le rembourser’’.
Ah bon, microbes et virus laxistes ne contrôlent pas identité ou vignette automobile ? J’ai comme la confuse et subreptice impression que plus Jean-Luc Mélenchon en appelle à notre intelligence, plus il nous prend pour des niais. Qu’en maître d’école devenu pigiste, il tire à la ligne. De Guy Verhofstadt, il écrit ‘’L’un et l’autre [lui & Henri Guaino] nous nous sommes confessés n’avoir jamais entendu quelqu’un crier autant pour parler que lui !’’. Moi aussi, parler de moi m’intéresse. Avec quand même ce soupçon d’autodérision que l’huile Mélenchon néglige d’injecter en ses rouages. Plus l’élection approche, plus cela devient limite insupportable, ou caricatural, à la Patrice Leconte, César pour Ridicule. En tout cas, il a ses parrainages et il faudra le subir, voir voter pour lui.