La Ville de Givors (Rhône), commune de presque 20 000 habitants au sud de Lyon, vit avec un passé industrieux qui n'existe plus. Pour ne pas avoir su réussir sa mue, ce qui n'était certes pas facile mais que d'autres ont réussi, la ville n'a plus ses industries, pratiquement plus de petits commerces attractifs et ne joue dans la cour des grandes que par une Zone commerciale qui reste, pour certains, la principale raison de l'aspect végétatif de Givors...

Une vision un peu facile des choses.

A Givors comme ailleurs, quand il s'agit d'élection présidentielle beaucoup évoquent la nécessaire alternance du pouvoir. Il serait néfaste de laisser aux mêmes les clés de l'Elysée trop longtemps. Grace à un socialiste, s'étant rallié aux communistes, et qui mérite bien d'avoir donné son nom à une salle de la mairie, les affaires sont dans les mains du PCF depuis 1953 ! 64 ans de règne sans partage et avec seulement deux maires: Camille Vallin qui marqua de son empreinte une ville faite pour lui. Des industries, donc des grèves, donc des luttes, donc des syndicats, donc des victoires donc...des voix. Camille Vallin qui essuya les sièges de l'Assemblée nationale et du Sénat, appelé "Camille" par les (quelques ?) Givordins de droite.

Pour ne pas faire prendre de risques à la ville, mais surtout à lui, le PCF offrit en cours de mandat le fauteuil à Martial Passi, maire actuel. Lequel su se faire réélire, par la suite, alors que la commune, loin d'être devenue touristique, attrayante et riche, correspondait de moins en moins au fonds de commerce du parti. Les habitants votent alors par habitude. Et les élus de la majorité municipale, à quelques rares exceptions, restent dans les pas du chef même quand des affaires surgissent. Ce vendredi 27 janvier 2017, le journal régional 'Le Progrès' évoque le dossier dit de la soeur du maire, suite à une plainte du conseiller municipal d'opposition (PS) Mohamed Boudjellaba. Martial Passi et Muriel Goux sont renvoyés devant le tribunal correctionnel pour respectivement 'prise illégale d'intérêts' et 'recel de prise illégale d'intérêts'.

Les conditions de nomination de Muriel Goux, comme Directeur Général des Services, plus haut grade de l'Administration communale, seront au centre des débats. Le maire encourt une peine pouvant aller jusqu'à 5 ans de prison, une amende de 75 000 euros et la radiation des listes électorales pour cinq ans. Mohamed Boudjellaba est le "méchant", pour les élus de la majorité. Certains condamnant aussi... la presse, qui sort les affaires, mais pas ceux qui commettent les fautes. Une défense qui est loin d'être une spécialité givordine.

L'affaire de Pénélope Fillon est là pour en attester. C'est encore la presse qui, jeudi 19 janvier 2017, évoquait dans le journal satirique lyonnais, 'Les potins d'Angèle', les notes de frais du maire.

Mohamed Boudjellaba, lanceur d'alerte donc... coupable aux yeux de la Majorité municipale !

Dans ce dossier, certains ne retiendront encore que le nom de Mohamed Boudjellaba, auteur de la plainte. Ils laisseront de côté le fonds de l'affaire. Peut-être pas les habitants qui, eux, se posent des questions. Loin des joutes politiques, ils sont nombreux à se demander si toutes ces "salades" ne vont pas faire le jeu de l'extrême droite. Et continuer à dégrader l'image de la ville. Le contre-feu autour de la venue d'un cinéma ne semble pas assez épais pour détourner la population de ses craintes pour "sa" ville.

'Les Potins d'Angèle' épinglent les notes de... faits!

Et quand 'Les potins d'Angèle', repris par d'autres sites d'informations, évoquent un dépassement "des dépenses de 4089,48 euros du montant voté au conseil municipal dans le compte administratif", le peuple s'interroge.

D'autant que le journal se livre à un large déballage allant d'achats pour lutter contre le froid, de parfumerie, de soins esthétiques, une note cumulée de 464 euros de frais de bouche un 21 août. "Ça n’aurait pas grande importance si ça ne correspondait pas à l’anniversaire de Madame".