Alors que, dimanche 19, à 15 heures, place de la République à Paris, il est appelé à un rassemblement contre la "corruption des élus", Le Canard enchaîné laisse – pour cette semaine seulement – le volet Penelopegate de côté et s'attache aux démêlés fiscaux et autres de Thierry Solère, porte-parole de François Fillon. Au passage, félicitons ces Messieurs du palmipède de nous remémorer Mac Mahon (aussi son "c'est vous le n****, et bien continuez !"), et leur proposition de faire attribuer à François Fillon le prix Nobel "de la paie". Eh oui, "un train peut en lâcher un autre" et un convoi Penelopegate percuter une haut-le-pied Thierry Solère.
Le Canard poursuit son "Journal de Penelope F." la Sabolienne et attend toujours la plainte en diffamation de son époux. Pour Thierry Solère, c'est sûr, elle arrivera par huissier dès potron-minet ce mercredi dans tous les locaux des médias ayant évoqué ses démêlés avec le fisc. Pour Mediapart, qui avait sorti une partie de ses affaires en septembre dernier, c'est trop tard, la prescription jouant.
Diffamation
Je me suis vu offert l'album des cent ans du Canard enchaîné (merci encore), mais je n'ai pu retrouver une recension des plaintes en diffamation brandies, déposées puis retirées, ou ayant abouti… diversement. Thierry Solère est "à jour de ses impôts" après avoir été l'objet d'un contrôle fiscal portant sur les années 2010-2013 et la taxe foncière de l'an dernier.
On peut le croire sur parole. Ce fut confirmé par le parquet de Nanterre. Mais le reste, tout le reste, "tous les autres faits qui sont dans le Canard sont absolument faux". Dont acte. Jamais Thierry Solère n'a été rétribué par le groupe Chimerec, ni pour l'euro symbolique, ni évidemment pour 12 000 euros bruts par mois. Si un dirigeant de Chimerec, firme spécialisée dans le traitement des déchets n'a jamais croisé Thierry Solère c'est que ce dernier se trouvait aux toilettes quand ce dirigeant traversait les couloirs après s'être penché sur le recyclage de l'urée.
Et comme c'était un garçon d'étage qui lui apportait la contribution du député des Hauts-de-Seine à se travaux, en son laboratoire, non étiquetée, que le protocole était le double-aveugle, il n'a jamais rien vu passer. Tout s'explique. Il n'y a pas que les urines à être claires. Quant à Karine Theet-Solère, elle déclarait n'avoir d'autre emploi que celui d'attachée parlementaire (de son époux), mais Lerins Communication, rue de l'Abreuvoir à Boulogne-Billancourt, spécialisée en "conseil pour les affaires et autres conseils de gestion", l'employait alors en tant que bénévole.
La seule dirigeante (et employée à titre gracieux) était une certaine Theet-Solère, Karine, et c'est par erreur (sans doute un bogue informatique d'une entité extérieure) que le cabinet Lerins fut crédité de 200 000 euros de bénéfices. Tout sera clarifié devant le tribunal qui traitera de la plainte en diffamation. Nul besoin d'employer les grands mots, comme acharnement, il ne s'agit sans doute que d'une déplorable confusion. Tout comme le Penelopegate d'ailleurs. Chacun conçoit bien qu'un député est un être fragile, ayant besoin de la présence constante de son épouse à ses côtés. Si Penelope Fillon n'a pu accompagner son François à La Réunion, c'était en raison d'une mauvaise grippe, mais elle avait délégué une dame de compagnie attentive aux émois de son mari.
Honni soit qui mal y pense ! Pas de quoi fonder les inquiétudes du lectorat du Figaro qui estime, à hauteur de 66 000 exprimés désormais, que François Fillon a eu tort de déclarer qu'il n'y a pas de meilleure alternative à sa candidature : 55% pensent, bien sûr trop légèrement, qu'il aurait mieux fait de passer la main (à 21 h, hier, lundi soir).