Si l'on s'en tient aux sondages, et à une analyse objective, partons d'un principe qui fera l'unanimité : le #Parti socialiste ne gagnera pas l'élection présidentielle 2017. Rien de grave, me direz vous, dans une démocratie où deux formations politiques se partage l'alternance du pouvoir depuis le départ du Général de Gaulle. Mais ce qui se joue pour le PS le 23 avril prochain est beaucoup plus important que son seul maintien à la tête du pays, car il y en va tout simplement de sa survie.
L'émergence d'Emmanuel Macron a totalement redistribué les cartes de la gauche française, qui se divisait jusqu'ici entre le parti socialiste, et divers mouvements d'extrême-gauche.
Après avoir écrit le programme économique du candidat Hollande, et avoir assuré la fonction de Ministre de l'Economie entre 2014 et 2016, et donc avoir été un élément clé du pouvoir socialiste, le fondateur du mouvement "En Marche !" a pris ses distances, et créé un mouvement qui se veut transparti, ce qui marque une première rupture de fond au sein du mouvement aux manettes du pouvoir.
Cette décision personnelle n'aurait pas eu un impact décisif si celle-ci n'aurait rencontré un rapide succès auprès d'une frange importante de l'électorat socialiste historique, mais aussi, et surtout, entraîné le ralliement de plusieurs "poids lourds" de la rue de Solférino, le dernier en date étant celui de Jean-Yves Le Drian, "hollandiste historique", et certainement le ministre le plus apprécié du quinquennat.
Si les ralliements ne font pas une élection, le désistement de tous ces socialistes à Emmanuel Macron crée un grave déséquilibre au sein du PS, qui a pourtant vu son candidat désigné par une large majorité par la primaire du parti.
La fracture des "gauches irréconciliables"
La période actuelle montre bien l'existence de "deux gauches irréconciliables", telle que l'avait exprimé Manuel Valls il y a quelques semaines, et Benoît Hamon se trouve désormais bien isolé au sein même d'un parti dont il pensait profiter de la dynamique de la Primaire pour prendre seul les commandes après la présidentielle.
Mais que va-t-il rester du Parti Socialiste après l'élection majeure au regard de sa décomposition actuelle ?
C'est ainsi qu'après le Congrès de Tours de 1920, qui entraîna la rupture entre SFIO et Parti communiste, et le tournant pris par François Mitterand en 1983, qui fit entrer le PS de plein pied dans la logique libérale, nous sommes à l'aube d'un tournant décisif pour le socialisme tel que le connaît la France depuis les Trentes Glorieuses.
Ne nous leurrons pas, c'est l'existence même du Parti Socialiste qui en jeu dans cette élection...