Cette journée du 23 Mars fut importante dans la campagne électorale d'Emmanuel Macron. Le candidat centriste compte chaque jour de nouveaux sympathisants ; voici deux nouveaux visages au sein de son équipe, en commençant par l'actuel Ministre socialiste de la Défense et président de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian. Cet ami très proche de François Hollande a officialisé à demi-mot son ralliement à son ancien collègue, plutôt qu'à Benoit Hamon, au cours d'une interview donnée à Ouest-France à paraître demain vendredi. Il n'est d'ailleurs pas le seul membre de la majorité gouvernementale à tourner le dos à ses promesses.
Hier, Barbara Pompili, du Parti Ecologiste, et Thierry Braillard, secrétaire d'Etat aux Sports et membre du parti Radical de Gauche, annonçaient déjà leur soutien au leader du mouvement En Marche. De même, François de Rugy (Parti Ecologiste), candidat à la primaire, a déclaré il y a longtemps qu'il ne respecterait pas sa promesse de soutien au vainqueur. Manuel Valls, en refusant de parrainer Benoit Hamon, semble prendre le même chemin
Selon le quotidien Libération, cela faisait de longues semaines qu'Emmanuel Macron attendait l'officialisation du ralliement de Jean-Yves Le Drian, mais ce dernier a écouté François Hollande qui lui avait demandé d'attendre encore un peu. En effet, il ne fallait pas fragiliser le candidat officiel du parti Socialiste lors du premier grand débat télévisé en début de semaine.
Aujourd'hui, l'annonce est vécue ouvertement comme une trahison "inacceptable" par l'équipe de Benoit Hamon.
Jean-Yves Le Drian futur ministre ?
Interrogé mardi par Yahoo News, Emmanuel Macron a décrit son admiration pour l'action du ministre de la Défense à ce poste difficile, et a déclaré qu'il n'excluait pas de reconduire Jean-Yves Le Drian dans cette fonction s'il devenait président de la République : "Il y a un cas très particulier avec Jean-Yves Le Drian, on est sur une fonction régalienne extrêmement sensible car la France est en guerre à l’international et l’élément de continuité se considère".
Par ailleurs, le président de la région Bretagne est partisan, tout comme François Hollande et Emmanuel Macron, des "transcourants" : ils militent pour des accords réguliers entre les partis politiques, et soutiennent prioritairement les entreprises dans leur lutte pour la compétitivité, une valeur chère au sein d'En Marche.
Philippe Douste-Blazy rejoint Emmanuel Macron
Depuis ce 23 Mars, Emmanuel Macron peut également compter sur le soutien officiel de Philippe Douste-Blazy, l'un des co-fondateurs de l'UMP en 2002, et ancien dirigeant de l'UDF. Très critique sur le maintien de la candidature de son 'candidat naturel' François Fillon, il estime que des ennuis judiciaires comme ceux que ce dernier connait, ne sont pas compatibles avec une campagne présidentielle. Interrogé par Marianne, il voit en Emmanuel Macron le candidat "porteur de ce message universel français fait d’un enracinement à des valeurs et d’une ouverture au monde".
Actuellement conseiller du Secrétaire général de l’ONU sur le Financement du développement, Philippe Douste-Blazy souhaite désormais "dépasser les clivages partisans de plus en plus artificiels", comme le propose le mouvement En Marche, dont le programme s'approche selon lui de celui d'Alain Juppé, qu'il avait soutenu lors de la primaire de la droite en Novembre dernier.