Après le temps libre en 1981 de François Mitterrand, la Fracture sociale en 1995 de Jacques Chirac, le travail de Sarkozy en 2007 et la lutte contre la finance en 2012 de François Hollande, les candidats de 2017 peinent à imposer un slogan. Les Français, sondage après sondage, répondent à la place des candidats en validant la recomposition du paysage politique français comme nouveau slogan et nouveau modèle politique attendu dans le domaine de l'organisation de la vie politique française.

Macron, sans le savoir, a accompagné cette attente des Français en proposant un modèle différent de celui des partis.

Les partis politiques, malgré leurs résistances, sont au pied du mur. Les primaires ont montré que ce mode de choix politique n’est pas la panacée pour désigner le candidat idoine qui doit représenter le parti à l’élection présidentielle. A Droite comme à Gauche, on voit les limites de la force des candidats désignés par les Primaires, soit pour des raisons personnelles (Fillon aux Républicains), soit pour des raisons idéologiques et de ligne de parti (Hamon au Parti socialiste).

La limite des Primaires comme mode de désignation des candidats

Les problèmes actuels de Fillon et de Hamon montrent les limites des primaires et on peut penser qu’en 2022 ce choix sera abandonné par les principaux partis politiques de Droite et de Gauche car les primaires ne font que mettre en valeur les antagonismes et les contradictions des principaux leaders au sein du parti, alors que ces primaires étaient conçues comme un modèle démocratique de désignation du candidat qui représente le parti à l’élection présidentielle.

L'incertitude du vote des Français grandit tous les jours.

43%, voire plus, de Français n’ont pas encore cristalliser leur décision de vote selon les sondages élaborés par les instituts de référence dans le paysage politique français. Ces 43% montrent que les Français sont dans l’incertitude en matière de « votation », pour reprendre l’expression de nos amis suisses.

Fillon et Valls accélèrent à leur manière cette décomposition/recomposition car certains estiment que la parole donnée, la morale et l’éthique ne sont plus l’apanage des hommes politiques traditionnels. Pour les Français, la plupart des dirigeants politiques ne correspondent plus à leurs attentes. Il faut donc valoriser le changement du paysage politique français.

Mélenchon parle de dégagisme. Macron insiste sur un centralisme global articulé autour de ni Droite, ni Gauche ; mais sur le « tous ensemble » au nom du Centre dans la République.

Les compromissions/compositions de la Droite et de la Gauche

Fillon accepte l’offre politique de Valls afin de constituer une majorité différentielle visant à accélérer la recomposition du paysage politique. Pour Fillon, Valls est un homme politique acceptable et, au nom de la France, on peut constituer un accord. Hamon estime que la Gauche doit être aux devants des nouvelles problématiques, comme la taxation des robots, la transition énergétique, le revenu universel. Des thèmes nouveaux qui surprennent les électeurs de Droite et de Gauche mais qui peuvent devenir des thèmes d’avenir et participer de la recomposition politique de la France.

La recomposition politique est donc au cœur des actes et des pratiques des différents candidats, sous des formes diffuses et implicites. Tous les candidats, sans le dire, sont d’accord pour accélérer la recomposition de la vie politique française, mais personne ne veut le dire de façon claire. Peut-être Macron ? En revanche, les autres partis politiques restent dans le déni et le non-dit. Les choses deviendront claires après l’élection présidentielle et surement les élections législatives. La recomposition du paysage politique comme slogan de l’élection présidentielle deviendra un fait concret de la vie politique française à partir de 2022, date de la nouvelle élection présidentielle.