Après avoir diabolisé Marine Le Pen, François Fillon (Farid Fillon), Emmanuel Macron (dit Manu Marron), voici qu'on fait de Jean-Luc Mélenchon l'épouvantail ultime. Voire l'Antéchrist. Il est pourtant secondé par l'économiste Jacques Généreux, ex-socialiste et intervenant aux côtés des Petits Frères des pauvres. Mais cela ne trompe personne. Après François Mitterrand qui allait supprimer le PMU, voici Jean-Luc Mélenchon naufrageur du football français. Car il ne veut plus que des stades financés par de l'argent public arborent des noms de marques et que les clubs puissent être cotés en bourse.
C'est du lourd. D'accord, c'est un agent de l'étranger, un mahométan-compatible, &c. S'en prendre aux financements publics des écoles privées, passe encore, mais… mais… Le foot ! Il ose ! Pour un peu, je serai tenté de voter pour lui car j'en ai plus qu'assez de payer des publicités, via mes achats courants ou autres (assurances, services…), qui ne profitent qu'aux aficionados de la balle au pied. J'dis ça, j'dis rien, et ne le répétez pas car pas mal de copines et de potes me battraient froid. Ne dites pas non plus à ma parentèle que je voudrais transformer un stade de rugby francilien en plan de planche à voile. En fait, hormis Emmanuel Macron qui ne s'en prend à lui que très rarement – nommément du moins – et divers "petits" candidats, c'est haro sur le Méluche (dit la Merluche).
Je devrais m'y mettre : il aime trop les animaux, il ne fera rien contre la prolifération des pigeons. Et voilà qu'il s'imagine affrontant Macron ou Fillon, ayant éliminé Marine Le Pen. Non mais, allo quoi, quelle outrecuidance. N'empêche, il n'a pas tout faux…
Une constituante citoyenne
Crédité par Alain Bauer d'un très bon programme sécuritaire (si, si, le criminologue pote de Manuel Valls et de Nicolas Sarkozy trouve qu'il avance les propositions les plus intéressantes), Mélenchon propose aussi des trucs plaisants.
Comme le droit de vote à 16 ans (quand Theresa May le propose aux Britanniques, presque tout le monde applaudit, quand c'est lui, c'est le contraire). Ou une assemblée constituante composée de délégués nouveaux venus (et provenant d'on ne sait où…) et de tirés au sort. Avec cafés offerts pendant les sessions ? Il promet une sixième semaine de congés payés.
Et pour les journalistes d'astreinte les jours fériés, combien ? Ah non, il n'est pas pote avec la gent médiatique (sauf celle de la presse pipeule et potins). Il veut raser gratis les suicidés assistés : oh, là, si tout le monde qui en aura marre de voir sa tête à la télé pendant des heures et des heures comme Fidel Castro demande à être assisté pour en finir, que deviendra la Sécurité sociale ? Et puis, même les candidats barbus au suicide ? Non, le truc qui me chiffonne, c'est d'avoir l'un de ses hologrammes dans chaque pièce et chez chaque commerçant. Remarquez, si c'est Benito Macroni le président (comme le surnomme Didier Maïsto, de Sud Radio et Lyon capitale, non pas en référence à Berlusconi, mais à Mussolini), ce ne serait pas mieux.
J'aurais préféré Marconi, souvent associé à La Voix de son maître (les microsillons 78 tours, pas François Hollande). Kimdi, l'Méluche, "je connais votre colère". Le camarade me voussoie, c'est nouveau ? L'un de ses soutiens, Patric Jean, pour l'Huffington Post, conclut : "même s'il ne parvient à mettre en place que 10% de son programme, sa politique n'ira pas dans le sens d'une augmentation des disparités de revenus, comme ce serait le cas avec les autres candidats réellement en lice". Oh là, même en bas de l'échelle, je n'aspire pas tellement à devenir à peine plus aisé, mais aime me conforter davantage de savoir qu'il y a plus malheureux que moi. Allez, oubliez ce qui précède, je n'en pense rien, ou fort peu.
Il se trouve que, par hasard, je suis tombé sur cette caricature d'Ignace, le dessinateur de TvLibertés, que j'apprécie mollement (litote). Et que je n'ai pu m'empêcher de sourire. Que voulez-vous, même Joe Le Corbeau (caricaturiste antisémite, copain de Dieudonné) parvient – rarement – à me susciter un sourire (crispé). Est-ce si grave, docteur Douste-Blazy (passé chez Macron) ? Comme Darien le faisait dire à son Voleur (Le), "j'ai un sale métier, mais j'ai une excuse, je le fais salement". Et parfois, pour évacuer le stress de l'avant premier tour, on se lâche… bêtement.