Aujourd'hui vendredi, 21 juillet 2017, s'ouvrent en Côte d'Ivoire, les jeux olympiques francophones. Pour cela, la capitale ivoirienne bouillonne de monde depuis une semaine déjà. Des délégations, mais aussi des particuliers arrivent par vagues successives. Partout dans le coin des rues, la population se mobilise pour prendre part à la cérémonie inaugurale qui se tiendra, dit-on, au Stade Félix Houphouët-Boigny. Selon la presse nationale, l'atmosphère est assez fiévreuse parce que c'est la première fois que la Côte d'ivoire abrite l’événement, devenant le quatrième pays africain à organiser les jeux de la Francophonie depuis qu'ils existent.
C'est ici, l'occasion pour nous de commenter un événement singulier qui, à n'en point douter, aidera l’Éléphant d'Afrique, amorti depuis quelques années, à se tonifier un peu.
Les 8ème jeux de la Francophonie, un sérum vitaminé pour un pays affaibli par une crise aiguë
Pays paisible, avec une population rieuse et enjouée, la Côte d'ivoire a basculé soudainement dans une crise politique très profonde à la mort de son premier président, Félix Houphouët-Boigny. Cette crise est très vite devenue une crise militaire où les armes se sont faites entendre. Pour finir, la crise militaro-civile en Côte d'ivoire a engendré trois situations devenues intenables parce que contraires aux fondamentaux de la nation ivoirienne.
D'abord, le deuil suite à la mort de milliers de citoyens, ensuite, le déplacement de populations, puis l'exil de filles et fils de Côte d'ivoire. Et comme si ces deux situations tragiques n'étaient pas suffisantes pour attrister le peuple, une autre situation est venue les aggraver. En effet, l'abaissement, voire l'effondrement de l’État suite à cette crise s'est nourri d'une autre situation, non des moindres : à savoir que, la Côte d'ivoire serait un pays xénophobe !
Il n'en fallait pas plus pour que la Côte d'ivoire perde du jour au lendemain ses amis. Ainsi, plusieurs partenaires, même les fidèles parmi les plus fidèles se sont éloignés du pays, jadis, havre de paix. A tort ou à raison, cette mauvaise réputation, celle de nation xénophobe s'est répandue sur l'un des pays pourtant les plus hospitaliers du monde.
Que le peuple était sidéré !
Qu'on le veuille ou non, la Côte d'ivoire, ce n'est pas un pays fermé. Et s'agissant des citoyens Ivoiriens, de nature, ils ne sont heureux qu'avec les autres, c'est-à-dire, avec les étrangers. De ce fait, taxer ce pays de xénophobe était l'injure suprême. Pour tout dire, ce n'était pas le pays qui était ainsi attaqué mais son âme. Et c'est ce qui justifie toute la gravité de cette affaire !
En tout cas, les Ivoiriens vivaient très mal cette situation. Ils recherchaient les moyens de la contredire. Mais, qui l'eût cru ? Pourtant, la Francophonie va leur donner l'occasion de rétablir la vérité en se faisant rétablir dans leur honneur, leur dignité et leurs droits.
A n'en point douter, l'accueil des francophones à Abidjan sera des plus chaleureux. Du jamais vu, sera vu. Je me porte garante.
Mais surtout, les huitièmes jeux de la Francophonie, c'est un sérum vitaminé qui va revigorer un peuple dévitalisé et meurtri, et redresser un peuple toujours debout, mais forcé à s'asseoir par une crise absurde. Plus que jamais, le Pachyderme d'Afrique va démontrer aux yeux du monde que c'est à tort qu'il a été qualifié de nation xénophobe. Pour cela, place aux jeux !
Côte d'ivoire is back !
La Côte d'ivoire meurtrie par la guerre a retrouvé ses esprits des grands jours. Les femmes sont au rendez-vous. Elles donnent le ton. Donc, les salons de coiffure ne désemplissent pas depuis lundi dernier.
Les salons de couture non plus. Autant dire que les belles femmes vont sortir pour les jeux. Partout dans le pays, mais surtout dans les grandes villes et la capitale, c'est la liesse populaire ! A Abidjan, les marchés d'Adjamé, de Treichville, de Yopougon, d'Abobo, de Cocody ...etc. bouillonnent de monde. L'Usine Vlisco depuis les Pays Bas est entrée dans la danse pour habiller les femmes Ivoiriennes comme toujours. Pour cela, Vlisco a sorti de nouveaux motifs de pagnes aux noms enchanteurs : «Francophonie», «8ème jeux de la Francophonie», «Femmes Francophones», «Jeunesse francophone »...etc.
Aujourd'hui, de bonne heure, les jeunes Ivoiriens ont pris d'assaut les rues de la capitale. Ils convergent toutes et tous vers le Stade Houphouët-Boigny, où, est prévue la cérémonie d'ouverture pour ce soir.
En effet, personne ne veut se laisser raconter. Il faut y aller très tôt pour avoir de la place. Les quartiers sont surchauffés. Les maquis (restaurants) sont pleins à craquer. On déguste l'Attiéké, l'Alloco, le Placari, le Foufou, le Foutou, le Kédjénou , le Biekeusseu, la sauce Ntro...etc ; Le pays de l'Hospitalité revient sur la scène publique et internationale. Sans être en Côte d'ivoire, et connaissant les habitudes du pays, il est sûr qu'on entend la population répéter le slogan fétiche des grands jours : SENS, SENSATION, SENSATIONNEL, SENSATIONNELLEMENT !!!!!
Quelque chose de curieux : on ne l'attendait pas à l'inauguration de la cérémonie car il était hors du pays depuis un moment, pour apporter sans doute un nouveau souffle à la diplomatie de son pays.
Or, hier, il a été accueilli à l'Aéroport Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan. Depuis le salon d'honneur de l'aéroport où il a été accueilli, il a adressé un message fort à la nation, lui demandant d'aller à la repentance, à la réconciliation, et à la paix. Lui, c'est le président de l'Assemblée Nationale de Côte d'ivoire, Monsieur SORO Kigbafori Guillaume, l'un des acteurs incontournables de la crise qui a secoué le pays ces dernières années. Dans son allocution, il a demandé à ses compatriotes Ivoiriens d'agir pour protéger la stabilité de la Côte d'ivoire. Un tel discours, venant d'un homme comme lui, on peut dire assurément que Côte d'ivoire is back ! Et maintenant, place aux jeux !
Vive la Côte d'ivoire !
Vive l’Éléphant d'Afrique !
Et vive la Francophonie !