La France a été surprise de voir arriver à la tête de l’Etat un jeune homme de 39 ans, mâtiné d’intelligence, de curiosité et d’instruction académique (Sciences Po, ENA, Inspection des Finances, Banque Rothschild sur le plan professionnel). Chaque parent français, sans le dire, est envieux du cursus de ce jeune homme un peu singulier et souhaiterait à chacun de ses enfants les réussites de Macron.
Macron est singulier. De son amour de jeunesse, son prof de théâtre, Brigitte Macron, il a fait sa femme. Macron fait de la politique différemment. Il a introduit la notion du vieux monde politique et il a fait émerger un nouveau concept, celui d’une politique moderne où tous les Français peuvent trouver un rond de serviette pour être éligible à la table de la République.
On a vu des Français de phénotype divers (noirs, métis, asiatiques, maghrébins…) devenir députés grâce à sa victoire à l’élection présidentielle. Ce dépaysement « phénotypal » introduit par Macron était impossible dans le vieux monde politique des Républicains, du Parti Socialiste, du Front National et des autres partis de gouvernement. Le Français de phénotype différent était considéré comme fainéant par ses concitoyens dits de souche caucasienne. La vérité est que le plafond de verre qui continue d’exister dans les entreprises est un obstacle dirimant et permanent.
Macron soulève une question fondamentale : la fainéantise d’une grande partie de la société française imbibée et nourrie au lait des revenus sociaux, des acquis sociaux et du refus du travail.
Sinon, comment expliquer, comme le disent avec pertinence les journalistes des Grandes Gueules (RMC de ce matin 23 octobre), qu’il y a du boulot en France dans la maçonnerie, dans la boucherie, dans le bâtiment et que certains de nos compatriotes qui ont des qualifications dans ce domaine préfèrent le revenu social du chômage aux revenus actifs du travail ?
Macron et le concept de fainéantise pour le vieux monde politique
Selon le langage populaire, un fainéant est un cossard, quelqu’un qui ne veut rien faire, donc un paresseux. Les Français seraient-ils tous paresseux ? Ce n’est pas vrai et ce n’est pas la pensée du Président, même si certains de nos compatriotes profitent des largesses de l’Etat providence pour refuser des emplois.
Le Président s’adressait à une Classe politique du vieux monde, surtout le monde socialiste qui parle beaucoup, souvent au nom des immigrés, et qui n’a pas su prendre les réformes idoines qui s’imposaient pour la transformation de l’économie et de la société française. La droite de gouvernement n’est pas épargnée par Macron qui estime que des belles paroles ont été dites, de beaux principes énoncés et qu'en réalité rien n’a bougé dans la société française qui continue, de façon très subtile, d’exclure, de marginaliser les Français de classe populaire et de phénotype différent de la souche caucasienne. Cette classe politique moribonde et du vieux monde essaie d’exister en se défendant comme elle peut et en adoptant les méthodes macroniennes de débat.
Certains membres de ce vieux monde vont jusqu’à dire que les fainéants ce ne sont pas eux, mais le Président Macron qui, de façon subtile, utilise les recettes du vieux monde en l’entourant d’une couche de modernité. Laissons-les dire et faire car Macron les a mis à nu.
Pourquoi la société française se sent elle victime de la déclaration de fainéantise par Macron ?
La société française serait-elle perçue comme faignante et non travailleuse ? Certains salariés dans certaines activités peuvent représenter le concept de fainéantise. Dans le domaine de l’éducation, certains estiment que les enfants français ont trop de vacances, donc leurs professeurs, ce qui expliquerait le faible classement PISA.
Dans le domaine de l’industrie, d’autres estiment que la productivité française est l’une des meilleures au monde, ce qui traduit l’implication des Français au travail. Ces deux exemples sont contradictoires et montrent que le concept de paresse ou de fainéantise doit être relativisé. Dans l’Education nationale, il y a des professeurs qui s’impliquent énormément en travaillant beaucoup pour la réussite de leurs élèves.
Au total, le statu quo, la paresse, la fainéantise, le cossardisme touchent plus la classe politique du vieux monde français que la plupart des citoyens français qui, tous les jours, se battent pour nourrir leur famille. Il y a des cossards, mais ce n’est pas la majorité des Français et le Président Macron a eu raison de préciser après sa pensée en accolant le concept de fainéant et cynique à la classe politique du vieux monde.