La victoire de Macron a fait exploser le paysage politique. La déflagration par l’élection de Macron fait perdre la tête aux anciens UMP devenus LR. Ils ne savent plus où ils habitent. Ils ont perdu leur logiciel mental intellectuel et stratégique, à supposer qu’ils en aient eu un jour car ils ont toujours gagné les élections depuis Chirac jusqu’à Sarkozy en essayant de berner les Français sur des thèmes éculés comme la fracture sociale de Chirac ou le « Travailler plus pour gagner plus » de Sarkozy.
Comme le Parti Socialiste qui a toujours refusé de débattre de son ancrage dans la social-démocratie avec une idéologie marxisante, LR a du mal à s’assumer en tant que parti identitaire de droite qui concurrence le Front National.
La victoire de Wauquiez va favoriser surement la sortie du loup identitaire du bois social dans lequel LR s’abrite en faisant croire aux électeurs que c’est un parti ouvert à la diversité (ce qui est faux) et qui favorise l’émergence d’idées nouvelles et contradictoires (ce qui est encore faux).
Ancien conseiller municipal de cette formation politique pour la ville d’Alfortville, j’avoue ma honte pour cette hypocrisie et cette sournoiserie réelle de la bonne camaraderie et de la relégation de ceux qui n’appartiennent au clan ni sur le plan phénotypal, ni sur le plan des idées intellectuelles. Quand les deux sont conjugués, phénotype et idées, cela fait mal aux dirigeants LR qui, souvent par réseau, occupent des positions malgré leur insuffisance intellectuelle.
C’est vrai dans les circonscriptions comme dans ma ville d’Alfortville au sein des LR, mais aussi au niveau national. Je dis haut et fort ce que d’autres, par peur, préfèrent taire. Je n’ai pas le monopole de la rébellion et encore moins de la bravoure, mais au moins les choses sont dites.
Wauquiez est-il apte à construire un parti politique uni ou en dysfonctionnement permanent ?
Wauquiez qui va gagner les élections en décembre avec Calmels, première adjointe d’Alain Juppé qu’elle a trahi, veut donner une identité droitière et forte au mouvement LR pour essayer de contrer Marine Le Pen qui a déjà dit non sur une alliance éventuelle entre LR et le Front National.
Wauquiez est un politique versatile. Après avoir été sous la coupe du CDS Jacques Barrot, démocrate-chrétien et centriste, il a rejoint Sarkozy vers un réformisme identitaire qui n’a jamais été théorisé par celui-ci et pour cause : son bréviaire intellectuel et son analyse politique étaient plus de l’ordre de la pratique que de l’analyse théorique. Wauquiez est issu de Normale Sup et de l’ENA et on attend qu’il réforme LR et qu’il dise de façon très précise sur le plan intellectuel quelle est sa vision de la droite LR dont il sait que c’est un parti multifacettes car composé de militants différents allant de Juppé jusqu’à lui-même, en passant par Valérie Pécresse.
Les cas Darmanin, Philippe, Solère, Lecornu et Riester doivent être un cas d'école pour le bureau politique.
Il s’agit de régler un problème, pas simplement de position ou de situation, mais idéologique. Quelle place LR va-t-il réserver au discours modéré des républicains ?
Les LR sont-ils proches du Front National ou sont-ils capables de construire une identité ouverte ?
Si le bureau politique acte le départ de Solère et les autres, il faudra que LR s’attende à une hémorragie de ses militants. Sarkozy a construit les LR à sa main, il a échoué à redevenir Président en 2012. Aujourd’hui les LR sont en déshérence idéologique et pragmatique. Selon le journal L’Opinion du 24 octobre, il est noté que Valérie Pécresse n’a pas assisté au bureau politique du 3 octobre, elle ne sera pas là non plus ce mardi 24.
Bertrand reste dans sa région des Hauts de France, Chatel ou Apparu sont absents, Bussereau boude et la sénatrice Fabienne Keller fait ce qu’elle peut pour défendre la sensibilité centriste. Estrosi défend bec et ongles Edouard Philippe et ses amis LR. Le Maire a fait un choix clair en évitant toute démagogie : il a dégagé de LR en prenant sa carte LREM. On se débat et on se vautre dans les litanies pseudo-idéologiques pour savoir au sein de LR s’il faut démettre Christophe Billan, Président de Sens Commun. Pour Ciotti, les militants de Sens Commun ont leur place au sein des Républicains. On est en plein délire, surtout quand on connait qui est Ciotti, qui passe de branche en branche pour soutenir le candidat qui convient, non à ses convictions, mais à une place autour de la gamelle.
Il a été sarkozyste, filloniste et aujourd’hui il est wauquieiste. Pauvre parti LR qui a du mal à se régénérer, qui ne supporte pas la diversité au-delà des discours ambiants et flatteurs de la discrimination positive initiée par Sarkozy et qui va peut-être mourir de sa belle mort pour absence de stratégie, de programme et d’idéologie.