Rappelons qu'une dizaine d'États européens sont des monarchies et qu'ils ne se portent pas plus mal que le France, sinon mieux pour certains tels que le Luxembourg, la Suède et les Pays-Bas entre autres. N'oublions pas non plus que le 30 janvier 1875, le choix entre la monarchie et la République ne s'est joué qu'à une voix à l'Assemblée Nationale. Vote qui fut par ailleurs soumis à de nombreux doutes quant à sa bonne tenue, mais là n'est pas le débat. Si aujourd'hui nous devions avoir un roi, il se nommerait Louis XX, duc d'Anjou.

La république ne mobilise plus

Ne nous voilons pas la face, d'élections en élections les taux d'abstentions ne cessent d'augmenter. Le fait est que les Français n'ont plus confiance en leurs "élites". Ces derniers par ailleurs font tout pour ne pas arranger les choses. En effet, de nombreux ministres, députés, candidats à la présidentielle et même présidents ont trainé de nombreuses casseroles, sur le dos de ceux qui les ont élu qui plus est. Rappelons l'affaire Cahuzac, le scandale des emplois fictifs sous Jacques Chirac, l'affaire Fillon qui révéla les nombreux avantages sociaux que nos hommes politiques usent et abusent, les maitresses de Mitterrand nourries et logées aux frais de l'Etat, les financements occultes des campagnes de Sarkozy, etc.

Bref, le peuple s'est rendu compte qu'il était dirigé par des carriéristes et des opportunistes dont le seul souci était leur auguste personne et non ceux qu'ils devaient représenter. Même les partis populistes ont du mal à s'assurer le soutien des classes populaires. Jean-Luc Mélanchon, auto-proclamé insoumis, qui a été ministre de Mitterrand, député socialiste, anti-européen tout en étant député européen, soumis aux élections présidentielles à Hollande puis Macron en appelant, directement ou indirectement, à voter pour eux, et pour finir, se dit homme du peuple tout en déclarant admirer des chefs d'État qui n'ont pas hésité à effectué une épuration dans le sang de leur propre population.

Le Front National, de par ses nombreuses frasques et ses prises de position irréalistes, ne représente rien d'autre que lui-même avec une candidate se ridiculisant lors du débat du second tour et dansant juste après sa défaite électorale prouve qu'elle était loin d'être capable de diriger le pays.

L'élection présidentielle de 2017 fut l'apothéose en termes d'abstention.

C'est la première fois dans l'histoire de la Vème République qu'un président est élu en obtenant moins de 50% des voix si on tient compte de l'abstention et des votes nuls. Nous pouvons donc sérieusement nous questionner sur sa réelle légitimité.

La monarchie : une alternative ?

La République française a souvent été qualifiée de monarchie républicaine. Et à raison, car le président, élu au suffrage universel direct, dispose de larges pouvoirs et donc une grande capacité d'action. Nous pouvons comparer les mandats présidentiels comme une sorte de jeu des chaises musicales où chaque homme politique élu joue au roi pendant le temps qui lui est imparti, puis laisse sa place à un autre homme politique, et ainsi de suite.

C'est bien là que le bât blesse. La fonction présidentielle est devenue la proie de carriéristes politiques qui se battent pour accéder à la plus haute fonction, autrement dit pour des ambitions purement personnelles et mercantiles.

L'idée d'une démocratie royale ou d'une réelle monarchie républicaine n'est pas si insensée que cela. Le monarque détiendrait les pouvoirs exercés par les présidents de la Vème République et serait en-dehors de tout parti politique. Sa fonction n'étant pas le résultat d'une ambition carriériste, il se consacrerait sur les réels problèmes du pays et non sur ses chances de réélection. Il serait une sorte d'arbitre entre les différents partis politiques, les recentrant sur les problèmes du peuple qui les a élu plutôt que de laisser les guerres futiles entre partis polluer l'espace public et ralentir le pays comme ils ont l'habitude de le faire.

Il aurait la possibilité de faire appel au suffrage universel si jamais il considérait qu'une loi adoptée par l'Assemblée Nationale serait contraire aux intérêts du peuple. Tout autant de solutions qui permettraient au pays de sortir de sa léthargie causée par des successions de présidents qui ne cessent de détruire le travail de leurs prédécesseurs sur la seule raison que ce dernier appartenait à un parti différent et qui passeraient leur reste du temps à se concentrer sur les prochaines campagnes électorales.

De plus, le roi permettrait au peuple d'avoir un symbole auquel se rattacher. La famille royale anglaise, bien que son rôle politique soit très restreint voir quasi-inexistant (ce qui revient au même problème que le système français), est un symbole national auquel la majorité de la population se rattache, malgré des contestations somme toute minoritaires.

Les présidents français ne symbolisent plus rien à part leur propre parti, autrement dit une frange de la population plutôt que sa totalité.

Le problème majeur à cette alternative est la propagande révolutionnaire qui a mis la monarchie au rang des systèmes politiques archaïques et profondément inégalitaires. Rien de plus étonnant que cette propagande continue d'être diffusée. Les hommes politiques actuels sont les dignes héritiers des révolutionnaires de 1789. Autrement dit une classe bourgeoise qui, tout en prétextant représenter le peuple, n'a fait que détruire le système monarchique afin de jouir des mêmes droits et pouvoirs que l'aristocratie qu'elle effaça du paysage français. Certes, les privilèges des aristocrates profondément injustes se devaient d'être révisés.

Mais n'oublions pas que les hommes politiques actuels jouissent d'avantages sociaux et de protection judiciaire auxquels nul autre citoyen lambda ne pourrait accéder. Imaginez ce que seraient devenu Cahuzac s'il n'avait pas été ministre, Strauss-Khan s'il n'avait pas été patron du FMI après avoir exercé un certain nombre de fonctions politiques ? Un homme ou une femme ne faisant pas partie du système politique aurait été emprisonné pour un nombre d'années conséquent. C'est donc bien la preuve que les hommes et femmes politiques d'aujourd'hui ont remplacé la classe aristocratique en termes de privilèges.

Le deuxième problème est celui de la présence bien trop faible de Louis XX sur la scène publique.

En effet, ses interventions sont peu médiatisées et ses interviews trop rares. Cette absence, à une époque ou tout ce qui n'est pas médiatisé n'existe pas, lui est très préjudiciable s'il souhaite un jour être le chef de l'Etat français.

Nous devrions repenser le système politique français plutôt que de le subir comme une fatalité. Le retour à la monarchie serait une solution pour le recentrer sur le peuple plutôt que de le laisser aux mains de carriéristes ego centriques.