Les bastions de l'Etat Islamique tombent les uns après les autres en Irak et en Syrie. Des centaines d'hommes, femmes et enfants de nationalité française ont été faits prisonniers et sont incarcérés dans ces deux pays toujours en proie aux combats. Depuis, des voix s'élèvent réclamant leur retour en France pour y être jugés. Mais que faire de nos ressortissants ? Le gouvernement Français doit-il les rapatrier pour ensuite les remettre à la justice française ? En tant que soldats de Daech, ces Français ne doivent-ils pas être jugés par les autorités locales ?

Que risquent-ils ? Dans quelles conditions pourraient-ils être accueillis en France ? Et quel avenir pour ces familles et leurs enfants ?

Un retour en France, au pays des droits de l'Homme

Selon le code pénal français : "La loi s'applique aux crimes et délits qualifiés d'actes de terrorisme commis à l'étranger par un français". La France est en mesure de juger ses ressortissants de par sa compétence territoriale. Ces Français de retour seront jugés par une cour d'assises pour crimes et risquent la réclusion criminelle à perpétuité.

Pour justifier les retours, il faut également dire que parmi ces hommes et femmes, certains n'ont pas combattu et sont simplement partis par idéologie et utopie sans devenir des soldats.

La France, en tant que pays des droits de l'Homme ne doit-elle pas rapatrier tous ses ressortissants, examiner les cas et les preuves, puis juger de la gravité des faits et si crime il y a eu, prononcer la sentence ? Le gouvernement semble vouloir étudier les demandes de retour au cas par cas, tout en sachant que les conditions de détention en Irak et en Syrie sont déplorables et qu'on y pratique la torture.

Etre jugés par les autorités locales et risquer la peine de mort

A ce principe de compétence en droit français, s'oppose celui de droit international de souveraineté des états où ces hommes et femmes ont été faits prisonniers. L'Etat français peut donc laisser ses ressortissants aux mains de pays qui pratiquent encore la peine de mort comme l'Irak.

Mais leurs institutions judiciaires sont-elles en capacité d'assurer des procès équitables ? La Défense a-t-elle des droits ? Il n'y a pas de gouvernance avérée en Syrie et rappelons que le Kurdistan Syrien n'est même pas reconnu en tant qu'État. Et quand bien même les adultes seraient partis de leur plein grès, les enfants emmenés ou nés la bas doivent-ils être tenus responsables des décisions de leurs parents? Tous les prisonniers français ne souhaitent pas rentrer au pays. Certains attendent un procès et une décision de justice que de toute façon ils ne reconnaîtront pas. Ceux qui demandent le retour en France savent que leur avenir se résume aux quatre murs d'une cellule de prison.

La problématique de l'état des prisons françaises

Le retour des anciens soldats de l'EI pose plusieurs problèmes et n'amène rien de bon selon les Français. Premièrement, la France est encore traumatisée par tous les attentats islamistes subis et ses habitants ne veulent pas de ceux qu'ils considèrent comme des kamikazes en puissance. Ensuite, où seront-ils enfermés? Nos prisons déjà surchargées coûtent cher aux contribuables et ils semblent impensable de dépenser un euro de plus pour leur donner gite et couvert. Enfin, les condition de détention, le mélange pénitentiaire entre radicalisés et prisonniers de droit commun et donc l'insécurité pourraient faire de la prison le terreau idéal à la propagation de leurs idées radicales et meurtrières.

On sait par expérience que les centres de déradicalisation ou d'isolement ne fonctionnent pas et que les prisonniers fanatiques préfèrent se murer dans un silence complice.

Alors quel sort doit-on réserver aux djihadistes qui souhaitent leur retour en France ? Quelle est la solution ? Si d'un point de vue philosophique le rapatriement est évident, les Français, bien qu'opposés majoritairement à la peine de mort, ne se remettront jamais des attentats qui ont porté atteinte à leurs libertés fondamentales et ne veulent pas de leurs retours.