Simone Veil et son mari sont rentrés au Panthéon de la Nation et de la République, à l'image des Grands Hommes que la patrie reconnait. Simone Veil est le symbole de la résistante depuis la Shoah jusqu'à nos jours au sein de la République. Madame Simone Veil est un exemple pour les générations présentes et futures au sein de la République. Elle a été de tous les combats: la lutte contre l'antisémitisme, la défense de la liberté des Femmes, la recherche de la parité homme/femme et son engagement pour une France réconciliée avec l'Allemagne en tant que première Présidente du Parlement européen.
Madame Veil a toujours milité pour la consolidation et la paix en Europe. Les questions actuelles sur les migrations et le comportement de certains pays comme la Pologne et la Hongrie en matière d'accueil des migrants l'auraient forcément obligée à ne pas se taire. Ainsi était Madame Veil, femme de caractère et d'engagement. La panthéonisation de Madame Veil et son mari Antoine montre à tout le moins que derrière une grande dame, il a un homme alors que souvent derrière un grand homme, il y a une dame.
Simone Veil, née Jacob, a connu l’horreur des camps, elle en est revenue meurtrie mais optimiste avec un coeur de résistance et d’engagement pour que les horreurs de la guerre ne reviennent plus.
Sa perspicacité nous oblige à regarder le monde dans sa barbarie avec les cortèges de guerres au Kosovo, en Afrique et en Amérique latine. Simone Veil nous lance un message clair : ne jamais baisser la garde, quelles que soient les difficultés, quels que soient les problèmes. Simone Veil a été une résistante qui, malgré sa discrétion et son caractère distant tel qu'il est décrit par ses enfants et par le monde politique,continue de nous donner des leçons de courage et de renonciation de soi pour une oeuvre collective, à savoir la défense de l'humanité contre la barbarie.
Pour Simone Veil, la République est le creuset de la fraternité entre tous les Français
Simon Veil a vécu à Nice avant d’être déportée à Auschwitz. Elle est revenue des camps de l’horreur en ayant perdu son père et sa mère et peu de temps après sa sœur Milou morte dans un accident de voiture en France. Simone Veil, cette belle femme aux cheveux noirs de jais et au regard vert, ne s’est pas effondrée malgré tous les malheurs de la vie.
Elle a repris ses études en pensant à sa mère. Elle est devenue magistrate. Première femme au Conseil supérieur de la magistrature, elle a ensuite occupé toutes les hautes fonctions de la République : Ministre, membre du Conseil Constitutionnel, Académicienne, Présidente du Premier Parlement européen élue au suffrage universel. Qui dit mieux et qui a fait mieux ? Elle n’a pas été Présidente de la République diront certains "insolents et taquins", dont acte.
La résistance et l’engagement de Simone Veil doivent être médités et réfléchis. Son œuvre et son action seront toujours gravés dans la République française car, de la Shoah à la République, elle a permis la reconnaissance du génocide juif comme un acte barbare contre l’humanité mais elle a rendu aussi possible la reconnaissance de la République à l’égard des Justes, ces Français non juifs qui ont, au nom de l’humanité, caché des enfants juifs recherchés par la Gestapo allemande.
Simone Veil et son mari Antoine, panthéonisés, méritent que leurs enfants Jean et Pierre-François Veil travaillent de concert avec la République pour créer une fondation Veil.
La République doit réfléchir aux conditions d'émergence d'une Fondation Veil en France
Antoine Veil, énarque, ancien Inspecteur des Finances, a tout de suite compris que sa femme avait une influence et une réputation plus grandes que les siennes. Bien introduit dans les cercles parisiens de la politique, de la littérature et de la finance, il recevait le tout Paris pour discuter de l’avenir de la France. Il a créé avec sa femme le club Vauban, au delà des partis classiques droite/gauche, pour améliorer la gouvernance politique en France.
Nommée Ministre de la santé par Valéry Giscard d’Estaing, Simone Veil est devenue une icône de la République en portant la loi qui a permis aux femmes françaises de ne plus avorter clandestinement et de reconquérir leur corps. La lutte pour l'IVG est un combat important pour Simone Veil. Ce combat préfigure l'égalité entre les hommes et les femmes, même si Simone Veil reconnaissait qu'elle n'était pas une féministe au sens classique du terme.
Créer une Fondation Simone Veil permettrait à des chercheurs, des politiciens, des personnes de la société civile, de se rappeler des combats de Simone Veil et d'entreprendre des travaux de recherche sur l’Europe, la lutte contre le racisme, la parité homme/femme et la valorisation de l’humanité comme engagement face à la barbarie sous toutes ses formes.