C’est bien connu : l’automne est cette période où, l’air fraîchissant et la lumière se raréfiant, notre envie d’hiberner se fait de plus en plus impérieuse. Se glisser sous un plaid devant une bonne série devient alors une perspective séduisante pour qui cherche à se prémunir du froid et de la morosité. Si tel est votre cas, vous pourriez bien vous laisser tenter par l’excellente série britannique Wanderlust, disponible depuis peu sur Netflix.

Le récit d’un couple dysfonctionnel sur le plan sexuel

Wanderlust, c’est l’histoire de Joy et Alan Richards, un couple marié qui s’aime profondément mais dont la vie sexuelle est au point mort.

Dans l’espoir de réveiller leur désir l’un pour l’autre, ces deux quadragénaires se lancent dans une entreprise originale : l’infidélité consentie. Si la démarche pourra sembler contre-intuitive à certains, elle s’inscrit cependant dans une réalité très actuelle à l’heure où les relations libres font de plus en plus d’adeptes dans notre société. Visiblement très inspiré, Nick Payne, le créateur de la série, nous livre donc ici une fiction ciselée dans l’air du temps.

Découpée en six épisodes de soixante minutes chacun, la série Wanderlust consiste ainsi à suivre les pérégrinations extra-conjugales de ce couple aventureux. Avec en toile de fond une interrogation qui ne manquera pas de tenir le spectateur en haleine : Alan et Joy parviendront-ils in fine à sauver leur mariage, ou finiront-ils au contraire par l’anéantir ?

Car le pari initial est risqué, et même si l’honnêteté est totale entre nos deux personnages, du moins au début de l’expérience, la situation se complique rapidement…

Une plongée vertigineuse dans la psyché d’une femme mûre

On ne s’étonnera pas d’apprendre que Wanderlust est l’adaptation d’une pièce de théâtre tant ce genre est propice à fouiller la psychologie des personnages et à questionner leurs relations.

Dans la série, le fait que Joy exerce le métier de psychothérapeute – qui plus est spécialisée dans les problèmes conjugaux – tout en suivant elle-même une thérapie, apporte d’ailleurs une épaisseur toute particulière au récit. Car regarder Wanderlust, c’est avant tout faire une plongée vertigineuse dans la psyché d’une femme mûre traversée par un embrouillamini de doutes, d’inquiétudes, de traumas, mais également d’espoirs, de passions et d’idéaux.

Si vous êtes amateur d’action pure et dure, passez votre chemin. Vous détesterez le rythme de la série et ses longueurs parfaitement assumées : Joy prêtant une oreille attentive à ses patients, Joy en séance chez sa thérapeute, Joy silencieuse qui s’interroge sur sa vie, ses choix… Nombreuses sont en effet les scènes à rallonge lors desquelles il est véritablement donné aux acteurs le temps de s’exprimer, de creuser leur personnage, d’affiner leurs émotions, et aux spectateurs le temps d’apprécier toutes les subtilités de leur jeu.

Un duo d’acteurs talentueux

Il convient de souligner à ce propos les performances admirables de Toni Colette et Steve Mackintosh, parfaitement crédibles dans leur rôle d’époux et de parents petits-bourgeois en quête d’un second souffle.

Leur histoire nous touche, sans doute aussi parce qu’elle redessine avec finesse et contemporanéité les contours de sujets qui nous questionneront toujours : le sexe, l’amour, la frustration, la liberté, l’anticonformisme. Vous l’aurez compris : cette série est un vrai bijou pour ceux qui aiment les "dramédies" sentimentales profondes, sensibles et bien ficelées.