Emmanuel Macron et Edouard Philippe n'en ont pas encore fini avec le mouvement des "gilets jaunes". Les annonces avancées ce mardi par le Premier ministre ne semblent pas assez fortes pour justifier une démobilisation des manifestants. Une situation qui pourrait bien prendre des tournures dramatiques dans les prochains jours.

Il faut croire qu'un acte IV est désormais inéluctable à Paris ! Depuis le discours du chef du gouvernement autour de 14 heures, un certain nombre de "gilets jaunes" interrogés dans la rue, par les médias, préviennent déjà qu'ils viendront manifester dans la capitale samedi le 8 décembre, car ils estiment que les propositions faites par l'exécutif sont en deçà de leurs attentes.

Une radicalisation du mouvement affichée

Après trois semaines d'une position ferme où il a doucement laissé monter la colère au sein du mouvement des "gilets jaunes", le gouvernement semble désormais avoir toutes les peines du monde à l'apaiser. Les mesures mises sur la table par Edouard Philippe ne sont pas plus suffisantes pour désamorcer la crise à l'heure actuelle de l'évolution du mouvement.

A tel point que même ceux qui s'estiment les plus pacifistes scandent leur désarroi de ne pas voir "des mesures fortes et visibles" d'augmentation de leur pouvoir achat évoquées par le Premier ministre. "Des mesurettes pour jouer la montre", fait savoir Yves Garrec, gilet jaune installé à Toulouse. Et déjà beaucoup pensent que la mobilisation n'en restera pas là.

Pas acceptable en tout cas pour des "gilets jaunes" qui ont peu-à-peu changé de visage, avec les vieux mis de côté par les jeunes de plus en plus nombreux dans les manifestations. Ceux qui avaient initié le mouvement n'ont plus la main sur les actions à conduire.

Emmanuel Macron pris au piège de l'impatience

"Plus remontés", "plus radicaux", "plus exigeants", pour André Bourlard, figure du mouvement, les jeunes ont atteint leur limite d'écoute et ne sont visiblement plus disposés à nouer le dialogue pour trouver une sortie de crise.

Le rétablissement de l'ISF, l'indexation du smic sur la hausse du pouvoir d'achat ou encore l'annulation des taxes auraient été, pense-t-il, des gestes plus visibles.

Même son de cloche chez le porte-parole des "gilets jaunes" libres, Benjamin Cauchy, qui notent que les Français ne peuvent se satisfaire de miettes lancées par le gouvernement.

Voilà donc Emmanuel Macron bien avancé avec un nouveau geste qui pourrait passer aussi furtivement que le premier de 500 millions d'euros alloués aux mesures d'accompagnement des foyers les plus modestes dans la transition écologique. Le président de la République pourrait dans tous les cas être amené à lâcher du lest plus qu'il en a l'habitude. A défaut, il faudra redouter la montée d'un cran de la violence des manifestants.