Creed 2, réalisé par Steven Caple.Jr et sorti il y a peu, est la suite logique de la vie du petit Adonis Creed, champion du monde des poids lourds et futur père de famille qui voit malheureusement le fils du tueur de son père venir le défier, chez lui, à Philadelphie. 30 ans avant, Ivan Drago tuait Apollo Creed, jeune retraité, sur le ring lors d'un match de gala. Toutefois Rocky ayant pris sa revanche quelques temps plus tard, Drago se retrouva abandonné de tous avec pour seule consolation, son fils qui a vécu la haine la plus profonde... Creed 2 n'est clairement pas le film de l'année, mais comme le rappelle le Figaro, ça reste un film agréable, très agréable même.
Une suite émotionnelle
Cette suite marque un nouveau tournant dans la suite de la saga. Adonis devient père, il est champion du monde et voit donc son statut évoluer vers de nouvelles responsabilités envers lui-même. L'histoire de Creed prend donc un tournant avec ce nouveau défi puisqu'il doit réaliser un combat, non pas pour son père, mais pour personne d'autre que lui. Adonis devient tout simplement un adulte et un champion.
Le propos du film est bien, tout comme Rocky 4, basé sur l'idée de vengeance, et si le pitch de départ peut paraître simple et bien il l'est. Cependant ce n'est pas négatif, ça sert l'histoire et le film. C'est un Rocky version moderne et plus mature que le premier Creed.
La musique est à l'image de ce changement, avec énormément de rap US qui ne dérange en rien le fil conducteur. A noter aussi la réalisation qui tente de se rapprocher des anciens Rocky, et l'application de la caméra pour filmer les scènes de combats qui sont dingues. La claque esthétique est là.
Beaucoup de choses ramènent à la saga originale, ce qui ne manquera pas de ravir les fans et le nouveau public.
Oui parce que finalement, ce que l'on retient, c'est l'émotion que la saga originale transmet à ce film sans trop en faire. On se sert des bases du film de Stallone, de son personnage torturé par cet épisode avec Drago pour faire avancer l'histoire de Creed.
Un nouveau champion
Ce film est aussi un mea culpa de Rocky. Rocky est un héros, un champion, il a certes gagné face à Drago, mais il a fait des erreurs.
Stallone désacralise le héros et montre la voie à Adonis. Et si le film traite en partie des rencontres business entre champions, il ne cesse de rappeler qu'au-delà du champion que devient Creed, il est aussi un mari et père de famille. Là est le thème important du film, veiller à justement ce qui est vraiment important.
Creed se cherche et la naissance de sa fille marque la métaphore d'une renaissance, d'une nouvelle envie propre qui va faire de lui un champion accompli. A l'image de Rocky, il va apprendre à encaisser pour répliquer au bon moment. La boxe et son combat contre le fils de Drago ne sont finalement qu'une initiation, un parcours obligatoire.
La réalisation assez sombre marque ce tournant d'une jeunesse qui doit parvenir à une maturité saine pour lui mais pas seulement.
Creed reste néanmoins le fils de son père, un showman spectaculaire et toute la fraîcheur du personnage reste, quand la franchise et la sagesse de Rocky, elles, s'en vont. Le dernier plan du combat final, absolument sublime, viendra sans doute marquer un point final à la carrière de Rocky, qui aura finalement hissé le fils de son rival au plus haut, en tant que champion et en tant qu'homme.