Depuis les premières révélations de l'affaire Benalla, le patron de Mediapart ne cache pas son intérêt pour les vérités que pourrait livrer la part d'ombre d'Emmanuel Macron. Tentative de revanche après le rude entretien du 12 avril 2018 où il s'était fait bousculer par le chef de l'Etat ou réelle quête de vérité ? La question restera encore posée pendant un long moment.

Ce qui est certain, c'est que le personnage particulièrement brillant que tout le monde aura vu courir aux portes du pouvoir telle une flèche, est en perte de vitesse ! Son faux nez de Pinocchio serait ainsi tombé de la célèbre formule employée durant la campagne présidentielle par le candidat de la droite et du centre François Fillon, qui avait espéré jusqu'au bout pouvoir lui ravir la vedette.

Et si beaucoup assurent aujourd'hui que la confiance avec le président de République s'est définitivement rompue, le récent regain de sa cote de popularité laisse présager la possibilité d'une suite meilleure pour le quinquennat.

Une enquête orientée

Toutefois, les assauts permanents de Mediapart fondés sur des informations isolées souvent sorties de leur contexte pourraient être préjudiciables pour le chef de l'Etat. Le récent rapprochement de la visite d'Emmanuel Macron au Tchad et les affaires professionnelles d'Alexandre Benalla en est un bel exemple puisqu'il a réussi à nourrir les idées d'un retour à la France-Afrique.

Et si la manoeuvre permettra de découvrir par la suite la détention illicite de passeports diplomatiques par l'ancien chargé de missions, elle ne fait pas oublier l'absence d'objectivité.

Face aux versions contradictoires apportées devant le Sénat par Benalla et Patrick Strzoda, directeur de cabinet de l'Elysée, Edwy Plenel affiche son intérêt pour ce que dit le premier devant tous les médias. Le journaliste politique semble faire fi de la fourberie reconnue au personnage et attestée pour les récents enregistrements révélés par sa plateforme en ligne, tant qu'il lui permet de jeter le doute sur l'exercice du pouvoir macronien.

Des raccourcis beaucoup trop faciles

Mais, ce qui interroge le plus, ce sont les raccourcis simplistes opérés par le média sur l'exécutif. Le patron de Mediapart estimait ce vendredi sur LCI que les liens qu'il prête volontiers à Alexandre Benalla et l'oligarque russe M. Makhmudov, devaient être connus des services du palais puisqu'il y travaillait au moment de la signature du contrat de protection via son mentor Vincent Crase.

Plus encore, Edwy Plenel insiste sur le fait que les révélations délivrées jeudi par sa plateforme auraient déjà dû provoquer des réponses judiciaires. Une façon quelque peu détournée de laisser planer le doute quant à une éventuelle main mise du pouvoir sur des autorités judiciaires pourtant reconnues indépendantes. Pour sûr, en dehors de soupçons toujours très faciles à construire, aucune preuve n'a été apportée d'une protection de l'Etat pour Alexandre Benalla.