Dimanche 17 février, le parquet de Paris annonçait l’ouverture d’une enquête suite aux insultes proférées à l'encontre d'Alain Finkielkraut, en marge de l’acte XIV du mouvement des Gilets jaunes. L'épisode qui a donné de voir le philosophe de 69 ans se faire prendre à partie par de nombreux manifestants n'a pas depuis manqué de faire réagir l'ensemble de la classe politique.

« Sale sioniste de merde, barre-toi ! », « Rentres chez toi en Israël ! », « Facho ! », « Palestine ! » Avec la vidéo d'une minute postée sur son compte par le journaliste indépendant Charles Baudry ou encore celle d'une minute et trente secondes diffusée sur le site Yahoo Actualités, les invectives adressées à l'intellectuel français d'origine juive ont fait un tour complet des réseaux sociaux.

Des propos qui braquent désormais les yeux des politiques sur un phénomène dont le ministère de l'Intérieur rappelait il y a une semaine qu'il était à nouveau en pleine explosion. 541 actes antisémites ont ainsi été enregistrés en 2018, soit une hausse de 74% par rapport à l'année 2017 où on recensait 311 cas. Pour mémoire, on en dénombrait 335 en 2016, 806 en 2015, et même 841 en 2014.

Emmanuel Macron invité à se joindre à la marche

Face à cette remontée inquiétante de la violence et particulièrement avec la zone trouble que traverse la France depuis quelques semaines, de nombreux partis politiques ont appelé à marcher contre l’antisémitisme. Un appel lancé la semaine dernière et qui prévoit un maximum de rassemblements organisés dans tout le pays mardi, notamment place de la République à Paris, dès 19 heures.

A l'initiative de la marche, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a invité ce lundi Emmanuel Macron à participer personnellement au rassemblement parisien. Objectif affiché, envoyer le message fort de la République qui condamne fermement toute forme de haine, notamment celle de l'antisémitisme. L'appel ne devrait toutefois pas être suivi par le chef de l’Etat, de l'avis de certains médias.

Sur Twitter il a tout simplement tenu à rappeler que les injures antisémites étant une négation de ce qu'est réellement la France. En revanche, le ministre Marc Fesneau en charge des relations avec le Parlement, a, lui, déjà indiqué qu'il sera présent pour marquer avec tous "l’unité nationale".

Le monde politique en émoi

Si Christophe Castaner indiquait dimanche qu'un des auteurs des insultes lancées rue de Montparnasse avait déjà été identifié par les services de police, la classe politique en appelle déjà à des condamnations exemplaires !

Chez Les Républicains, Laurent Wauquiez a amèrement fustigé "d’abjectes crétins", pendant le député Eric Ciotti rappelait sa volonté de voir les manifestations interdites.

Marine Le Pen a pour sa part jugé l'"acte détestable et choquant", dénonçant au passage l'oeuvre de l’extrême gauche antisémite. A gauche, Benoît Hamon a condamné ce qu'il estime être une violence antisémite gratuite, tandis que Mélenchon a affirmé ne pas être prêt à laisser "passer le racisme". Même ton de profonde indignation dans l'entourage de François Hollande, où on assure que l'ancien président devrait prendre part à la marche de mardi. Le sujet sera en tout cas au coeur du 34e dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France, auquel assistera mercredi Emmanuel Macron.