Pour sublimer une histoire, Joakim Noah ou le Phénix, il faut un embrasement et des cendres. En somme, pas de résurrection sans deuil. De plus, dans le prestigieux championnat de basket américain, NBA, comme dans d'autres organisations sportives de très haut niveau, les come-backs réussis, post-blessure notamment, sont rares. L'histoire de Joakim Noah déroge peut-être à ce dernier constat.

Une période sombre à New York

Blessé, opéré et réopéré, critiqué sur les montants de ses contrats, sur ses résultats et ses qualités de joueur, exclu, éloigné des vestiaires, sévèrement brouillé avec son ex-entraîneur, on pensait, à regrets, la carrière de basketteur professionnel aux Etats-Unis de Joakim Noah bien enterrée.

Une année loin des parquets durant laquelle le pivot de 34 ans aura eu à digérer son expulsion des New York Knicks. Une ville et un club qui lui sont chers et pour lesquels il nourrissait les plus hautes ambitions. Loi de Murphy : les obstacles, physiques, financiers, relationnels notamment, avaient, depuis octobre 2017, définitivement accablé le basketteur écarté des terrains.

"Ce n’était pas facile. Je pense que ce sont toutes des leçons de vie. C’était une période difficile pour moi mentalement. Une période sombre même. Échouer comme ça dans une ville et une franchise où je voulais vraiment bien faire. J’en prends la responsabilité. J’ai mis du temps à digérer ça." livrait-il.

Joakim Noah, l'énorme gâchis ?

Pourtant, l'avenir en NBA de ce défenseur acharné, athlétique, explosif, semblait radieux. Nommé deux fois au prestigieux All-Star Game, décoré Meilleur Défenseur en 2014, élément clé des systèmes des Bulls de Chicago, le pivot français brillait et dessinait les contours d'une carrière fondée sur un jeu intense et spectaculaire.

Son passage cauchemardesque à New York et les statistiques issues de son maigre temps de jeu, trahissaient alors les espoirs placés par les nombreux fans en "Jooks".

Puis, le 4 décembre 2018, Joakim Noah signe un contrat avec l'équipe des Grizzlies de Memphis. Une franchise à la pression médiatique et aux dimensions moindres face à l'effervescence de la Big Apple.

Un accueil également à la hauteur du joueur.

"C'était long, un an loin des parquets, je suis simplement heureux d’avoir retrouvé l’ambiance des vestiaires et de découvrir mes nouveaux coéquipiers dans un groupe à la philosophie défensive. Ils m’ont accueilli avec beaucoup d’amour, j’apprécie vraiment la chance qu’on me donne, c’est un privilège d’être de retour en NBA dans une telle équipe" confiait-il.

Noah en février, le retour du phénix

En quelques matchs, quelques minutes de jeu dans sa nouvelle équipe, le Français livre deux messages :

  • Il a travaillé, a maintenu sa condition physique et conservé ses qualités
  • Il reste un joueur important dans le championnat encore capable de marquer les esprits et de s'illustrer, comme par exemple en figurant dans le dernier top actions.

Durant le mois de février, il a ainsi tourné à 12, 4 points par matchs, 7,3 rebonds, 3 passes et 1 contre, établissant le satisfaisant bilan de 10,5 points et 7 rebonds sur les 11 derniers matchs et renouant avec son niveau et ses résultats des meilleurs épisodes de Chicago.

Il profite de l'absence du pivot titulaire, Marc Gasol, parti à Toronto et prend la responsabilité du jeu intérieur de sa nouvelle équipe. L'ensemble de la communauté basket, connaisseurs ou simples fans, a donc unanimement salué le retour du fils Noah et de son jeu engagé.

Enfin, pour la petite histoire, le géant, fort de ses dernières performances, a fêté son trente-quatrième anniversaire ce 25 février 2019. Rien de tel pour un nouveau départ.