Le regard contrit, c'est avec amabilité et ferveur que cette Franco-camerounaise, s'est livrée ce matin sur son combat contre le Coronavirus (Covid-19). Il s'agit de Léa Patricia Beyita épouse Renckert, directrice de projets Informatique au sein d'une banque française.

Cette mère de famille, bien connue par ses actions sociales, a notamment su faire parler d'elle en collectant la somme de 1380 euros (à ce jour) à travers une cagnotte solidaire, destinée à l'achat de masques de protections pour le Cameroun et l'Afrique. Cette collecte a pour nom "Opération 1 millions de masque pour l'Afrique-Cameroun" qui se termine dans 14 jours.

Résidante de Pontoise en région parisienne, Léa Patricia se dit confiante quant aux dispositions de prises en charge des patients atteints du Covid-19 en France.

"Je me sentais très fatiguée, des douleurs musculaires, une petite toux mais sans plus. Je ne faisais pas la fièvre, sinon de l'hypothermie (35,2˚C.). Je m'étais arrêtée pour m'occuper de mes enfants mineurs, comme le permettaient les lois de confinement en France. Je faisais la popote, pendant qu'ils étaient en cours par télé-conférence, mais de moins en moins facilement. Les douleurs pulmonaires m'ont poussé à prendre rendez-vous avec mon médecin. Comment dire, j'avais vu mon frère aîné résidant en Normandie, quelques jours avant le confinement. Lui et son épouse étant déjà malades. En fait, j'ai su en prenant rendez-vous chez le médecin", a rétorquée cette femme originaire de l'ethnie Manguissa au Cameroun.

Le Covid-19 est bien réel

Ayant sans conteste contracté le Covid-19 par ses proches, la jeune femme, malgré les suspicions s'est immédiatement rendue dans un centre hospitalier lorsque les symptômes se sont vus peu à peu altérer sa santé.

"Ça a d'abord été une suspicion du Covid-19. Je réside en région parisienne, et il n'y avait pas de tests systématiques. Le Dr David Cherpin m'a mis sous Zithromax (Azithromicine), en regrettant qu'on ait pas le droit à l'hydrochloroquine. Mais tout de suite dès les signes, j'ai eu de ma famille et amis, toutes les potions de toutes sortes; telles que l'Aloe vera, l'inhalation vapeur...

Quand j'ai décompensé sur le plan respiratoire, j'ai eu droit à une assistance respiratoire, le temps que ça se stabilise. Je suis ensuite rentrée chez moi. Et sous les conseils de ma famille, je faisais des hammam vapeur, deux fois par jour avec du clou de girofle, du laurier,de l'eucalyptus et de la menthe", a continué la directrice de projet suite au traitement administré afin de vaincre cette pandémie qui l'a infectée.

Léa Patricia mise sur la vigilance et la prévention

Par ailleurs, certains Africains étant encore peu informés contre cette maladie qui sévit dans le monde, le gouvernement camerounais depuis le 13 avril 2020, a quant à lui imposé le port obligatoire du masque dans tous les lieux publics. Cette mesure vient s'ajouter aux 20 mesures prescrites par le gouvernement afin que les communautés puissent communément appliquer les mesures barrières et composer le numéro vert 1510 et les autres contacts (par régions) mis à la disposition des populations au Cameroun.

"Le Covid-19 n'est pas une blague, ça n'arrive pas qu'aux autres. Les noirs ne sont pas à l'abri du Covid-19. Cette pandémie existe, elle tue. Adoptez les gestes barrières, protégez-vous et surtout 'Restez chez vous'. Que ceux qui vivent en ville, évitent d'aller contaminer ceux qui sont en campagne. Tout rassemblement devrait être évité (deuil, culte, messe...). Il existe des porteurs saints qui peuvent gratuitement distribuer cette maladie grave. La chaîne de contamination est très dense. Fermez les yeux et imaginez toutes les personnes que vous allez rencontrer lors de toutes vos activités du jour. Toutes les personnes rencontrées sont potentiellement porteurs de virus et potentiellement destructeurs automatique. Aimons-nous vivants. Le virus n'a pas de pied, c'est nous qui le portons et le distribuons", a fini Léa Patricia Beyita Renckert.