Face à un contexte épidémique de plus en plus angoissant, les gouvernements s’agitent et nos préoccupations sont désormais tournées vers le nouveau virus baptisé Covid-19 qui fait des milliers de morts à travers le monde. La sphère médiatique pourtant habituellement submergée de débats sur l’environnement et l’épuisement progressif de nos ressources, semble aujourd’hui mettre ces questions en suspens. Or, cette pandémie serait peut-être un symptôme de ce que l’on déplore depuis de nombreuses années. En effet, plusieurs indices semblent indiquer que des paramètres environnementaux entreraient en ligne de compte pour ce covid-19 comme dans le cas des autres Coronavirus apparus dès le début du 21ème siècle.
La déforestation et la destruction des barrières naturelles sont-elles responsables du Covid-19?
Notre système économique qui favorise la croissance et la surconsommation, nous coûte aujourd’hui notre planète et notre santé. La destruction de la biodiversité est un fait réel à déplorer dans le développement de ces épidémies. Chaque année, nous détruisons des hectares de forêts au profit de l’industrialisation qui a supprimé une grande partie de l’habitat naturel de nombreuses espèces aujourd’hui menacées d’extinction. La déforestation détruit ainsi les barrières qui nous séparent de ces animaux sauvages et augmente les chances de voir de nouveaux agents pathogènes se développer chez les humains, comme le Covid-19 qui était jusqu’ici inconnu des professionnels de santé.La croissance des activités humaines y joue un rôle important : construction d’infrastructures, agriculture, braconnage, commerce d’animaux sauvages pour la consommation de viande dite de brousse.
Toutes ces perturbations bouleversent les écosystèmes et favorisent des contacts de plus en plus étroits entre espèces sauvages porteuses de maladies et humains.
SRAS, Mers ou Covid-19, des signaux d’alerte?
C’est dans des circonstances très similaires que sont apparus les deux précédents virus. En effet, nous avons déjà connu des virus analogues aux Covid-19: le SRAS et le MERS (survenu dans la péninsule arabique).
Le premier avait trouvé son origine en 2002 dans la province de Guangdong en Chine. Le réservoir identifié avait été une chauve-souris. La civette, animal sauvage vendu sur les marchés et consommé au sud de la Chine, avait été l’hôte intermédiaire qui a permis le passage du virus de l’animal à l’homme. Ces virus qui rappellent le Covid-19 témoignent de leur facilité à sauter d’une espèce à l’autre et donc de l’animal à l’homme.
Conscients de la récidive de ce genre de maladies chez l’homme, nous aurions dû agir pour les endiguer.
Qu'en est-il de notre système?
Notre système économique, basé sur la croissance à tout prix et le profit ferme les yeux sur ces dégâts au détriment de la planète, des espèces et de l’humanité. Surexploitation des ressources naturelles, réchauffement climatique, mondialisation et échanges commerciaux, une obsession qui risque de nous coûter cher. Ces pandémies vont probablement se multiplier dans les prochaines années et la catastrophe environnementale n’est plus à démontrer.