Après avoir annoncé hier son souhait de rejoindre les équipes d'Emmanuel Macron et son mouvement 'En Marche', le président du MoDem a confirmé ce projet ce matin. Pourtant, cette alliance n'était pas gagnée d'avance, car en Septembre 2016, François Bayrou tenait un tout autre discours au micro de BFMTV : "Derrière cet hologramme, il y a une tentative qui a déjà été faite plusieurs fois de très grands intérêts financiers et autres, qui ne se contentent plus d'avoir le pouvoir économique". François Bayrou s'interrogeait même sur les nombreuses heures de direct et les multiples couvertures de magazine mettant en scène l'ancien ministre de l'Economie de Manuel Valls.

Il faisait même le parallèle avec la candidature avortée de Dominique Strauss-Kahn en 2012 : "Ce sont les mêmes forces qui veulent réussir avec Macron. (...) Je ne suis pas pour que le pouvoir de l'argent prenne le pas sur la politique".

Mais cette semaine, François Bayrou nous a offert un rétropédalage dans les règles, en annonçant d'abord qu'il ne se porterait pas candidat au 1er tour de la présidentielle du 23 Avril, puis qu'il se joignait à la campagne d'Emmanuel Macron, ce que ce dernier a immédiatement accepté.

Le centrisme pour faire barrage au FN

Ce matin sur RTL, le président du MoDem se justifiait en défendant l'idée d'un "courant politique central", une troisième voie au centre en quelque sorte, loin du clivage gauche-droite, un "monopole" qui doit disparaître, selon lui.

Le maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques) en profite pour rappeler que cette stratégie avait failli être efficace lors de la présidentielle de 2007 ; il avait alors recueilli 18.57% des voix, arrivant en troisième position derrière Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.

Deuxième argument de François Bayrou en faveur d'Emmanuel Macron : le poids actuel du Front National dans le paysage politique français.

Il préfère soutenir le leader d'En Marche, qui a de fortes chances d'accéder au second tour, plutôt que d'assister à un duel entre Marine Le Pen et un autre candidat de gauche ou de droite, un "choix" qu'il juge "impossible" à faire pour de nombreux français.

Des différences à discuter

François Bayrou admet cependant avoir réalisé "un petit sacrifice" en renonçant à devenir président de la République, et estime que la France est en train de vivre un changement majeur au sein de son paysage politique.

Il reconnaît également "quelques différences" avec certains positionnements d'Emmanuel Macron, "dont on parlera". On ignore par ailleurs les détails de l'accord entre le MoDem et En Marche. Y a-t-il une promesse de répartition des candidats aux législatives ? De postes de ministres, voire de premier ministre ?

Emmanuel Macron peut également compter sur un soutien supplémentaire depuis hier, celui d'un ancien candidat à la primaire du PS et alliés, François de Rugy. Le leader du Parti Ecologiste, et ex membre de l'aile droite des Verts, a décidé de ne pas tenir sa promesse de soutien à Benoit Hamon, comme les 7 postulants à la primaire de la gauche s'y étaient engagés.