Hier mercredi, une longue journée était au programme de Marine Le Pen (Front National) et Emmanuel Macron (En Marche !), qui se sont notamment tous les deux rendus sur le site de l'usine Whirlpool d'Amiens, promise à une fermeture dans quelques semaines. Alors que selon un sondage, 59% des Français ne sont pas satisfaits des deux offres qui leur seront proposées le 07 Mai prochain, Marine Le Pen cible aujourd'hui ses attaques contre son adversaire dans le quotidien Nice Matin. Elle accuse notamment Emmanuel Macron de vouloir mettre en danger certaines caractéristiques de la nation France, "ses spécificités, sa culture, son identité, son organisation", avant d'appeler tous les patriotes, de droite comme de gauche, à se retrouver derrière son nom au second tour.

Alors que la présidente du Front National tiendra meeting ce soir à Nice, son adversaire était hier à Arras, où il a répliqué en centrant son discours sur l'insécurité, avant de mettre en garde les Français sur les conséquences d'une sortie de l'Euro et d'un retour au Franc : "Votre épargne diminuera de 30 %, votre salaire diminuera, le coût de tout ce que nous importons augmentera. Nous nous appauvrirons".

François Bayrou au secours d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a également pu compter ce matin sur le soutien plein et entier de François Bayrou. Le président du MoDem avait décidé de ne pas se présenter au premier tour du 23 Avril, et avait préféré soutenir l'ancien ministre de François Hollande, lui transférant à cette occasion une importante partie de son électorat.

De même, le leader d'En Marche peut aujourd'hui compter sur le soutien de Pierre Laurent, le secrétaire général du parti Communiste Français.

Marine Le Pen toujours inquiétée par la Justice

De son côté, Marine Le Pen est toujours inquiétée par une enquête du Parlement Européen, qui a accepté de lancer la procédure de la levée de son immunité parlementaire, mais la candidate ne devrait pas être officiellement convoquée par la Justice avant le mois de Juin.

La semaine dernière, on estimait à près de 5 millions d'Euros la somme qui aurait été versée illégalement à des assistants parlementaires de députés européens étiquetés Front National entre 2012 et 2017.

Loin de vouloir aborder ce sujet, la présidente du FN était ce matin au Grau-du-Roi dans le Gard afin de rencontrer des pêcheurs, accompagnée de son député local Gilbert Collard.

Elle a embarqué, le temps de quelques photos, sur le bateau d'un ancien candidat de son parti aux élections régionales de 2015. Son adversaire Emmanuel Macron en a alors profité pour la tacler sur Twitter en publiant : "Madame Le Pen se promène à la pêche. Bonne promenade. La sortie de l'Europe qu'elle propose c'est la fin de la pêche française. Pensez-y".

Pendant ce temps, 10 lycées parisiens étaient partiellement ou totalement bloqués ce matin afin de protester contre la présence du Front National au second tour de l'élection présidentielle.

Ne pouvant pas s'exprimer dans les urnes, ces moins de 18 ans ont décidé de participer à leur manière au mécontentement qui entoure la qualification de Marine Le Pen.

Les soutiens des deux candidats à la manoeuvre

Parallèlement, les soutiens des deux finalistes rivalisent de phrases-choc et d'attaques ciblées contre le camp d'en face, à l'image de Richard Ferrand, le secrétaire général du mouvement En Marche, interrogé par LCI : Le FN est "une PME qui marche, mais sur la misère des autres, sur la misère du monde", fustigeant la "com' en toutes circonstances" que met en place l'équipe de Marine Le Pen à chacun de ses déplacements ou lors de chacune de ses déclarations. Du côté du Front National, Bruno Gollnish qualifie le projet d'Emmanuel Marcron de "France soumise" aux diktats de l'Europe. Ce sont ainsi deux programmes radicalement différents qui seront soumis au choix des Français le 07 Mai prochain.