Hier mercredi, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, les deux qualifiés pour le second tour de l'élection présidentielle, se sont rendus séparément sur le site de l'usine Whirlpool d'Amiens, actuellement en grève car menacée de délocalisation en Pologne en 2018.
Tout a commencé hier matin, lorsque le leader du mouvement En Marche est arrivé en Picardie afin de rencontrer les syndicalistes de l'usine Whirlpool dans les locaux de la CCI (Chambre de Commerce et d'Industrie) locale, comme il l'avait promis avant le premier tour. Il a profité de l'occasion pour tacler son adversaire du Front National face aux journalistes présents, en déclarant que le parti adverse préférait "exploiter les problèmes" au lieu de les "régler".
Mais quelques dizaines de minutes plus tard, Marine Le Pen et ses équipes ont décidé de contrer leur rival en se rendant directement sur le site de l'usine, à la rencontre des employés menacés de licenciement.
La présidente du Front National a justifié sa présence en accusant Emmanuel Macron d'avoir préféré rencontré les représentants syndicaux dans un lieu neutre plutôt que de venir, comme elle, se confronter directement à l'ensemble des salariés : "J'ai trouvé que c'était une preuve de mépris à l'égard de ce que vivent les salariés de Whirlpool, et j'ai décidé de venir vous voir", a-t-elle déclaré aux grévistes à son arrivée à Amiens, où elle a fait plusieurs selfies devant l'usine.
Emmanuel Macron se rend lui aussi chez Whirlpool
Immédiatement, le mouvement En Marche a réagi à la venue de Marine Le Pen en Picardie, en l'accusant de vouloir "haranguer des militants politiques sur un parking", et en ajoutant que la direction de l'entreprise avait refusé de rencontrer Emmanuel Macron dans ses locaux. Elle avait préféré le lieu plus calme des bureaux de la CCI.
Mais l'ancien ministre de l'Economie a finalement décidé de se rendre, lui aussi, devant l'usine comme son adversaire, mais il a été accueilli par quelques sifflets et autres slogans "Marine présidente", criés par certains grévistes. Emmanuel Macron a finalement rencontré un groupe de salariés durant 30 minutes environ, avant de quitter le site vers 16h30.